Bon Entendeur : «Les arrangements vieillissent, mais la mélodie reste intemporelle»

Entre geeks et musiciens, électro et balade française, rencontre avec le trio Bon Entendeur, à l’occasion de la sortie de leur nouvel album Minuit.

Olivia de Buhren

Comment vous présenteriez-vous ?

Bon Entendeur est un collectif de musique électro fondé en 2012 et formé par trois amis. Tout a commencé par des mixtapes thématiques autour d’une personnalité. Nous voulions raconter une histoire grâce à la musique. Pendant cinq ans, nous nous sommes prêtés à ce jeu, puis nous avons essayé le remix avec Le Temps est bon d’Isabelle Pierre. Cela a séduit et, de là, a découlé un premier album, Aller-retour.

Depuis quand vous connaissez-vous ?

Arnaud et moi nous connaissons depuis le collège, à Aix-en-Provence. Et je me trouvais dans la classe du petit frère de Nicolas. Nous nous étions rencontrés au festival Calvi on the Rocks, en 2012, et il a rejoint l’aventure quelque temps après.

D’où vient ce nom de Bon Entendeur ?

« À bon entendeur… », c’est un peu mon expression fétiche. On s’est dit que ce serait un nom marrant.

Comment vous est venue cette envie de valoriser le patrimoine musical français ?

C’est le fruit de tout un cheminement. Au début, nous mettions en avant les chansons qu’on aimait sur un blog, des chansons actuelles ou des remix de morceaux. Le but était surtout de partager nos goûts avec nos amis, puis le blog a pris de l’ampleur. Bon Entendeur nous permet de surligner des discours que l’on trouve forts. La musique donne une tout autre dimension, plus percutante encore.

Êtes-vous nostalgiques des chansons passées ?

Non. Ce que nous aimons, ce sont les accents de ces musiciens, le grain de voix et les mélodies de cette époque que l’on n’a pas connue. Mais on ne veut pas dire que « c’était mieux avant », parce que les temps actuels nous offrent des possibilités incroyables en termes de créativité. Maintenant, il est possible de réaliser un album entier dans sa chambre.

Vous sentez-vous davantage geeks ou musiciens ?

Excellente question ! Dans le milieu de la musique électro, il y a, d’un côté, les artistes musiciens qui ont appris à manipuler la MAO (musique assistée par ordinateur) et les logiciels de montage ; et, de l’autre, les créateurs qui, comme nous, sont plutôt geeks et considèrent l’électro quasiment comme des mathématiques.

Comment avez-vous pensé Minuit, votre deuxième album ?

Cet album est en deux faces : une face « jour », qui correspond à l’héritage de notre premier album, Aller-retour, et une face « nuit », avec des morceaux beaucoup plus dansants. Ça fait un an qu’on n’a pas fait la fête. Cette ambiance nous manque. Nous avons décidé de proposer des morceaux plus festifs.

Dans Minuit, vous reprenez à nouveau des chansons des années 70-80. Qu’est-ce qui vous attire dans cette période ?

C’est la continuité de notre premier album. Avant cette période, les musiques ne sont pas d’assez bonne qualité pour pouvoir être retravaillées. Les années 70-80 correspondent à une période très riche, avec une effervescence de styles idéale à travailler.

Comment expliquez-vous votre succès auprès des jeunes alors que les chansons que vous reprenez ne sont pas de leur génération ?

Nous cherchons à séduire les jeunes et les moins jeunes avec des sonorités qui parlent à toutes les générations. Finalement, Bon Entendeur, c’est destiné à tout le monde. Les arrangements vieillissent, mais la mélodie, elle, reste intemporelle.

bonentendeur.com

Minuit de Bon entendeur, album signé Arnaud Bonet, Nicolas Boisseleau et Pierre Della Monica. Sortie le 25 juin.

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