Camille Lou (‘Pourris gâtés’) : « Je n’arrivais pas à être odieuse, j’ai dû prendre un coach »

Comment donner à ces gosses (de riche) l’envie de travailler et de faire des efforts ? Pourris gâtés, réalisé par Nicolas Cuche et porté par Gérard Jugnot, raconte comment trois enfants (incarnés par Camille Lou, Artus et Louka Meliava), nés avec une cuillère en argent dans la bouche, se retrouvent du jour au lendemain dans un bled paumé, obligés de travailler pour la première fois… Nous avons rencontré Camille Lou, bien plus simple que son personnage dans le film.

Infrarouge : Si vous deviez vous présenter en quelques mots ?

Camille Lou : Excessive, intense, empathique, fidèle et authentique.

Avec qui vous confond-on souvent ?

On m’a déjà comparée à Natalie Portman dans Black Swan, j’étais flattée. Et en moins glamour, à Pierre Richard, à cause de ma maladresse… Je suis du genre à renverser mon paquet de pop-corn en essayant d’ouvrir la porte du cinéma. En revanche, je ne suis pas gaffeuse !

Êtes-vous pourri gâtée ?

Non pas du tout. C’était très important pour mes parents que l’on ait conscience de la valeur de l’argent. J’ai grandi sans marques tape à l’œil. D’ailleurs, j’ai longtemps été très économe. C’est moins le cas aujourd’hui.

Être pourri gâté, pour vous, c’est quoi ?

Ce n’est pas seulement un rapport à la consommation ou dépenser sans compter. C’est aussi une attitude envers les autres. En l’occurrence, mon personnage est vraiment hautain et odieux. Cela dit, on peut tout à fait être pourri gâté sans être désagréable.

À quoi ressemblait votre enfance ? Dans quel environnement avez-vous grandi ?

J’ai grandi dans le Nord. Ma mère était mère au foyer et mon père a monté son entreprise de métallurgie. J’ai deux grandes sœurs qui ont dix ans de plus que moi, donc quand elles sont parties, j’ai vécu seule avec mes parents. Nous sommes très « famille ». Je n’ai pas du tout baigné dans le milieu de la comédie ni de la chanson. L’une de mes sœurs est architecte et la seconde est avocate… donc aucun rapport !

Comment vous êtes-vous retrouvée dans le monde de l’acting ?

J’ai toujours été fascinée par ce milieu. Quand j’étais petite, j’étais fan de comédies musicales : j’ai regardé Le Roi Soleil environ 200 fois. La comédie m’avait toujours semblé inaccessible et par hasard, je me suis retrouvée à côté de Dove Attia au restaurant. J’ai fini par chanter devant lui et il m’a prise pour son spectacle Les Amants de la Bastille à l’époque. Puis j’ai fait Danse avec les stars, bien qu’on me l’ait déconseillé. Finalement, ça a été une très bonne décision puisque c’est ce qui m’a permis de décrocher un rôle dans Les Bracelets rouges, une série qui m’a énormément touchée. Puis tout s’est enchaîné : Le Bazar de la Charité, Je te promets… Espérons que ça continue.

Comment présenteriez-vous le film ?

C’est l’histoire d’une famille monégasque extrêmement fortunée, dans laquelle les enfants n’ont aucune notion de la valeur de l’argent, ni du travail. Le père décide un jour de leur faire prendre conscience du vrai monde, d’une façon un peu… osée !

Qu’avez-vous fait de plus fou pour décrocher un rôle ?

Je me suis décoloré les cheveux en blond platine alors que je n’avais jamais touché à mes cheveux ! Heureusement, j’ai eu le rôle !

Quelle est la qualité que l’on vous reconnait le plus souvent ?

Je suis très positive et optimiste. Peut-être trop ! Ce sont des qualités qui étonnamment font débat. Parfois ça énerve les gens, mais je ne peux pas m’empêcher de voir le bon côté des choses.

Quel est votre plus gros défaut ?

J’en ai plein, ça va être difficile ! Je suis assez généreuse, je donne beaucoup, mais j’attends beaucoup en retour. Sinon, je suis très excessive aussi. Je fais tout à 200 % : si j’aime une chanson, je ne vais écouter qu’elle pendant plusieurs jours. Parfois, c’est étouffant, je le reconnais.

Qu’avez-vous appris pendant ce film ?

J’ai appris que la méchanceté gratuite ne me correspond pas du tout ! Heureusement. Mais au départ j’ai eu un vrai blocage, je n’arrivais pas à être odieuse, j’ai dû prendre un coach.

Une erreur que vous ne commettrez pas deux fois ?

J’ai tendance à me sentir coupable ou redevable très souvent. J’ai travaillé sur ce problème et maintenant je ne veux plus me faire marcher dessus.

Dans le cinéma, à qui diriez-vous « oui » sans réfléchir ?

Pierre Niney. J’adore cet acteur. Il m’avait tellement marqué dans Sauver ou périr.

Un reproche qui vous a fait du bien ?

Je tournais une pub réalisée par Kim Chapiron pour la SNCF à Los Angeles. Kevin Costner était là et m’a dit que si je réussissais à dire non, j’aurais une grande carrière.

Y a-t-il certains films, certains sujets que vous refuseriez ?

D’emblée non, je décide en lisant le projet. Je fais aveuglément confiance à mon agent, Annabelle Karouby, ma « maman du cinéma » avec qui je discute de tout. J’ai récemment tourné un unitaire pour M6 sur la trisomie 21. Le texte m’a bouleversée. J’ai eu la chance de travailler avec Samuel Allain-Abitbol, un acteur trisomique de 23 ans avec qui j’ai partagé des moments exceptionnels.

Quelle est la morale de l’histoire ?

La famille c’est important, l’éducation c’est difficile et le dialogue est la clé.

À qui voleriez-vous un brin de talent ?

Pierre Niney, encore une fois, sans hésiter.

Un souvenir de tournage qui vous a le plus marquée ?

J’avais arrêté de chanter depuis quelques années, et sur le tournage de Pourris gâtés, j’ai rencontré mon ami Tom Leeb qui chante et joue de la guitare. Un jour, il sort sa guitare et commence à jouer un morceau assez peu connu, mais que j’adore, Your Body is a Wonderland de John Mayer. Il a insisté pour que je chante avec lui et j’ai fini par céder. Je suis retombée amoureuse de la musique, j’ai repris confiance en moi dans ce domaine et Tom et moi avons même enregistré une version de cette chanson qui est disponible sur internet !

Quels sont vos projets ?

Un film sur la trisomie 21 pour M6 et une série, tournée sur la côte basque, pour France 2. Ce projet a été très important, pour moi, puisque j’ai rencontré l’homme de ma vie sur ce tournage : le surfeur Romain Laulhé, qui m’a appris à surfer pendant ce tournage à Anglet, ma ville de cœur !


Pourris Gâtés, réalisé par Nicolas Cuche avec Gérard Jugnot, Camille Lou, Artus et Louka Meliava. Actuellement au cinéma.

Invulnérables, téléfilm par Stéphanie Pillonca avec Samuel Allain-Abitbol et Camille Lou, bientôt sur M6.

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