Copenhague, vélo city

Copenhague est l’une des rares villes où le vélo est devenu le mode de transport numéro 1.

Valérie Alasluquetas

Copenhague, Amsterdam ou Utrecht se sont imposées comme des temples du vélo. Petits comme grands, tout le monde se déplace à deux roues. En solo comme en famille avec deux ou trois bambins entassés dans un vélo cargo. Pour aller au travail, à l’école ou simplement se balader le week-end. Car chevaucher un deux roues n’y est pas qu’un loisir réservé à la détente ou au sport.

Pourtant, dans ces contrées, le soleil se couche plus tôt que chez nous. Il y fait froid et il pleut souvent. Alors, qu’est-ce qui explique le succès du vélo à Copenhague ? La réponse nous intéresse d’autant que la capitale danoise caracole depuis plusieurs années en tête du classement mondial des villes bike friendly et qu’elle a annoncé un objectif très ambitieux.

D’ici 2025, elle vise de devenir la première ville capitale à présenter un bilan carbone neutre. Dans son plan de développement, la ville prévoit qu’à cette échéance, moins d’un tiers des déplacements se feront en voiture ; le reste étant dévolu aux mobilités douces.

Copenhague et le vélo, une histoire particulière

Les chiffres permettent de saisir l’ampleur du phénomène. Copenhague compte près de 700 000 vélos. Un vélo par habitant. C’est cinq fois plus que le nombre de voitures ! 62% des habitants se rendent au travail ou à l’école à bicyclette et, increvables, ils parcourent chaque jour 1,44 million de kilomètres. Depuis 2015, la capitale danoise a détrôné Amsterdam de la tête du classement du Copenhagenize Index qui analyse les usages et les politiques vélo de 600 villes de plus de 600 000 habitants.

Bien sûr, le Danemark, comme les Pays-Bas, le Vietnam ou la Chine, a une longue tradition du vélo. Jusqu’aux années 50, les ouvriers se rendaient massivement à l’usine en deux roues. Cela n’a pas empêché le pays de succomber à la vague automobile au tournant des années 60 faisant chuter l’usage du vélo.

Fait remarquable, au moment des crises pétrolières des années 70, les Danois ont réclamé de leurs dirigeants qu’ils mettent la pédale douce sur la voiture. De cette époque date le début des mesures pro-vélo du Danemark. Le succès mesuré aujourd’hui s’est construit sur le long terme.

Lire aussi : Angell, le vélo qui nous simplifie la ville

Politique et écosystème pro-vélo

Camille Combe, spécialiste des mobilités au sein du think tank la Fabrique de la cité, nous livre les clés de ces performances remarquables. « Elles tiennent à deux facteurs : les infrastructures dont les effets se font sentir sur le long terme et le développement d’une culture autour du vélo. »

À Copenhague, les voies cyclistes ont été développées depuis plusieurs décennies et les investissements se poursuivent. Le maillage très dense de voies et d’autoroutes à vélo permet de parcourir le cœur de la ville mais aussi de circuler facilement entre banlieue et centre-ville.

Majorité après majorité, les élus de la ville ont choisi depuis plusieurs décennies de faire du vélo le mode principal de transport. L’ambition et la constance des politiques ont créé les conditions d’un développement massif d’un écosystème vélo. Les règles de circulation ont totalement intégré cette priorité. Les automobilistes sont priés de s’adapter.

Bien entendu, il ne faut pas croire que cette politique pro-vélo ne s’accompagne pas de tension. La ville de Copenhague a connu et continue de connaître des tensions entre usagers pour le partage de l’espace public, d’autant plus que les infrastructures vélo ont pris chaque année plus de place.

Encourager la culture vélo

La réussite de la capitale danoise tient aussi à l’ensemble des mesures pour sécuriser la circulation cycliste. Marquage au sol, signalétique, incitation au port du casque. De plus, le cycliste trouve partout les équipements et les services qui lui facilitent la vie : stations de gonflage, racks pour accrocher et réparer son vélo, emplacements de stationnement. Tous les obstacles sont aplanis devant les roues du cycliste. « Pour ses déplacements, l’usager va vers le moyen de transport le plus rapide, le plus sécurisé et le moins cher. » À Copenhague, toutes les conditions sont réunies pour que le vélo arrive en tête.

Autre particularité de la capitale danoise et du pays tout entier ? La culture vélo est encouragée et soutenue par de multiples actions. Les écoliers sont sensibilisés à l’usage du vélo. Le design des poubelles qui longent les pistes a été pensé pour faciliter la vie des usagers. Elles s’orientent ainsi vers la circulation cycliste et présentent une ouverture très large.

Certains diront que la France peut être fière que Strasbourg, Bordeaux et Paris figurent dans le top 10 du classement mondial. Toutefois, elles se placent encore loin du peloton de tête. Beaucoup reste à faire et l’exemple danois leur montre la voie.

Lire aussi : Le vélo REVOE

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