Dupontel, l’indomptable

Au revoir là-haut est le nouveau film d’Albert Dupontel, d’après l’œuvre éponyme de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013. Il y a vu un pamphlet contre la société d’aujourd’hui. Le film traite de la question du retour à la vie civile de deux soldats rescapés de la Grande Guerre. Ovationné au dernier festival d’Angoulême, Au revoir là-haut pourrait bien être le « grand » film de Dupontel.

Charlotte Bouteloup de Rémur

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Il paraît que vous avez découvert le roman de Pierre Lemaitre avant même sa parution, et donc avant son prix Goncourt. À la première lecture, vous avez eu envie de l’adapter ?
Absolument ! Pierre Lemaitre et moi avons le même agent et ce dernier m’a dit : « Il faut absolument que tu lises ce livre, il est extraordinaire. » Je l’ai fait et j’ai été tout de suite emballé, mais j’étais en train de réaliser 9 mois ferme. Un an et demi plus tard, ma productrice m’a reparlé du roman et j’ai rencontré l’auteur, Pierre Lemaitre, qui s’est montré lui aussi très intéressé par une possible collaboration.

De Bernie à 9 mois ferme, vos films sont la plupart du temps militants. Est-ce qu’Au revoir là-haut l’est également ?
« Militant », c’est un bien grand mot ! Ken Loach fait des films militants. Dans Bernie, je parlais des exclus de façon grand-guignolesque. Dans 9 mois ferme, je traitais des problèmes de la justice. Dans Au revoir là-haut, le roman de Pierre Lemaitre, j’y ai vu un pamphlet élégamment dirigé contre l’époque actuelle. Mais, à travers mes films, je ne fais qu’enfoncer des portes ouvertes !

Il y a cent ans d’écart entre l’action du roman et aujourd’hui. Cela veut-il dire que rien ne change ?
Malheureusement, l’ego humain demeure le même depuis la nuit des temps, avec des valeurs fausses. Ça commence à l’école, qui sélectionne malgré elle les prédateurs de demain en mettant les enfants en compétition les uns avec les autres. Elle constitue une élite, qui va se montrer performante en intégrant le système en place, lequel repose sur des valeurs de conflit… des valeurs fausses et dangereuses. La planète ne peut plus supporter ces valeurs-là. Cela a commencé il y a cent ans et ça continue aujourd’hui, avec d’autres codes, d’autres habits.

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C’est un film financièrement plus conséquent que vos précédents. Est-ce que cela change la donne ? Vous êtes-vous senti aussi libre dans vos choix ?
Le film a coûté en effet beaucoup plus d’argent que les autres que j’ai réalisés, mais ça reste très raisonnable et, oui, j’ai joui d’une liberté totale dans mes choix de casting et de mise en scène.

Laurent Laffite dans le rôle de l’ordure, en voilà une belle idée ! Vous avez dit chercher un « Vittorio Gassman à la française ». Quel beau compliment !
J’ai cherché quelqu’un qui maniait bien la comédie, pour ne pas tomber dans le cliché de l’acteur qui fait les yeux du méchant. Non seulement Laurent était intéressé par l’aventure mais, en plus, il a jubilé de faire ce rôle ! La force de Laurent, comme beaucoup de grands acteurs, c’est qu’il ne juge pas moralement ses personnages.

Avez-vous réussi à faire le film que vous rêviez de faire ?
Ah oui ! Sinon vous ne l’auriez pas vu (rires).

Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques jours de la sortie du film ?
Philosophe. À la fois content de montrer le film et à la fois résigné, car il ne m’appartient plus.

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Retrouvons Albert dans Au revoir Là-haut, en salle le 25 octobre 2017.

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