Jean Paul, monstre sacré

Dernière création du célèbre couturier Jean Paul Gaultier, le Fashion Freak Show célèbre le droit à la différence avec une drôlerie mordante. Le freak, c’est chic, et populaire aussi !

 

Judith Spinoza

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Sacré Jean Paul ! Les années ont passé et tu n’as pas changé. Marinière ou pas, tu restes le freak de tes débuts, ce « jeune qui refuse les valeurs de la société bourgeoise ». Le mecton décalé, le gars à l’esprit indépendant et extravagant. Un Maverik qui ne s’est pas conformé aux codes conventionnels dès l’enfance. Car non, tu n’es plus cette « fille manquée » de la cour d’école, dans le dos de laquelle l’institutrice avait épinglé ton joli dessin de silhouettes tout en strass et en bijoux pour te punir de ton inattention. La vilaine !
Bénies soient ces femmes de papier aux mille vertus qui ont présidé à ton destin : depuis ce jour-là, Jean Paul est devenu un héros parmi ses camarades de classe. Quelques décennies plus tard, Gaultier est devenu le nôtre, en tout cas le mien, et celui d’une génération d’amoureux d’une mode à la fois pointue – qui annonce le gender fluid – et populaire – incarnée. Tu as rayonné à la façon d’un geyser terrible, transcendant les frontières scandaleusement hermétiques de ce sérail : upside down les codes de la rue, la marinière, les seins coniques, le masculin-féminin. Tu es le shaker révolutionnaire du freak à la française.

Cet anglicisme a collé à ton existence impertinente, à tes choix audacieux. C’est un freak so chic, une étrangeté que tu distords, que tu embellis, que tu fais tienne et, pas avare, à laquelle tu donnes vie sur la scène des Folies Bergères, dans cette revue en double F : Fashion Freak Show. A Real man show… Une dinguerie protéiforme dont le fil rouge est « l’histoire de ta vie ». Un spectacle total avec danse, musique, vidéo et chorégraphie, dans lequel se succèdent les tableaux. 50 ans de culture pop, de Paris à Londres, de pièces cultes et autres invités surprise (Conchita Wurst, Rossy de Palma, Catherine Ringer et Catherine Deneuve). Les filles en bas résille et strass qui s’étaient coincées dans ta rétine d’enfant, celles-là même qui te valurent l’opprobre de ta maîtresse, pif paf, tu nous les offres sur un plateau. Entrée, plat, dessert : « oulala, it’s cabaret ! » Voici un défilé (dé)culotté et joyeux, mâtiné de créatures excentriques, de beaux monstres, d’expériences ratées et magnifiques. J’espère seulement, Jean Paul, que tu as invité ta vieille institutrice à cette revue d’enfant terrible.

Depuis le 2 octobre 2018 aux Folies Bergères, 32, rue Richer, 75009 Paris. foliesbergere.com

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