« C’est l’heure que je préfère, On l’appelle l’heure bleue, Où tout devient plus beau, plus doux, plus lumineux […] C’est une heure incertaine, c’est une heure entre deux Où le ciel n’est pas gris même quand le ciel pleut », susurrait, en alexandrins, Françoise Hardy dans les seventies. L’heure bleue, c’est entre chien et loup, une couleur d’un bleu plus foncé que le bleu du ciel. Celle où, en été, les oiseaux chantent. Ils savent, tout comme Jean-Paul Guerlain, que l’heure bleue serait la période du jour exhalant le mieux le parfum des fleurs. On a écrit des romans sur elle et même Laure Adler lui offre le titre de son émission délicieuse sur France Inter. Une heure de sens, donc, propice aux confidences. Paré de cette carnation céleste, le cadran d’une montre exhale alors une fragrance, celle du temps. Et le manège des aiguilles peut dès lors butiner sa surface. Une surface réduite : on estime qu’à peine 5 % des cadrans sont à l’heure bleue. Cette offensive sur le bleu se sera poursuivie au SIHH 2017 (Salon international de la Haute-Horlogerie).
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Bleu prise d’armesLe calibre BR-CAL 301 qui équipe cette montre en grand uniforme de la Royale est basé sur le très couru calibre ETA 2894-2. Il équipe nombre de chronos Tissot, Baume & Mercier, Rado, Bell & Ross, Chopard (les chronos Mille Miglia) et Eterna. Soit, en résumé, une fréquence de 4 Hz, une réserve de marche de 42 heures et 37 rubis. Il est ici enfermé bien au sec – la montre est étanche à 100 mètres – et au large, le diamètre de 43 millimètres privilégiant la lecture. La lecture est renforcée par le doré des galons sur les index appliqués et les aiguilles squelettées, remplies de superluminova. La montre idéale pour rempiler avec panache. BR 126 Aéronavale, 3 800 euros. |
Bleu céruléenApparue en février dernier, l’Elite Chronographe Classic a pris à l’entrée de l’hiver ce bleu céleste, dit ensoleillé bleu. En son cœur, l’ultra-performant 4069 El Primero à roue à colonnes, mouvement automatique à haute fréquence de 5 Hz (36 000 alternances/h) certifié COSC et 50 heures de réserve de marche. Ne manque qu’une échelle tachymétrique pour exploiter son potentiel. Mais là n’est pas son propos, avec un design très sobre pour son format (42 millimètres de diamètre) qui dissimule ses hautes performances. Une approche design très Patrimony Contemporaine (Vacheron Constantin) mais nettement plus abordable. Une montre élégante pour esthètes. 7 100 euros. |
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Bleu grands horizonsOn ne présente plus la Breitling Navitimer, ici en version nomade GMT et parée de sa teinte Aurora Blue. Soit sa règle à calcul d’aviation qui permet, par exemple, de calculer un taux de change plus vite qu’un Smartphone, et son magnifique calibre automatique B04 de 47 rubis, chronographe certifié COSC. Grâce à son système inédit de réglage par la couronne, on peut se caler sur l’heure et la date de sa destination tout en conservant son heure d’origine sur 24 heures, évitant ainsi le renfort d’un compteur jour/nuit. Pour davantage de visibilité, l’Aurora Blue prend ses aises sur 48 millimètres, sertie au poignet par un bracelet caoutchouc profil pneu d’avion, assorti à la couleur du cadran. Réserve de marche de plus de 70 heures. 7 580 euros. |
Ultra Thin CobaltLe SIHH 2017 aura célèbré les soixante ans de l’ultrafine Altiplano de Piaget. Son bleu, teinte profonde entre cobalt et bleu de minuit, se distille au-dessus des cités éclairées dans ses campagnes de communication. On privilégiera ici la digne héritière en 43 millimètres de l’Altiplano en or blanc ayant appartenu à Alain Delon (1963). Le légendaire mouvement automatique extra-fin 12P est remplacé par le magnifique 1200P (3 Hz, 2,35 millimètres d’épaisseur, 44 heures de réserve de marche). Outre ses finitions (Côtes de Genève circulaires, platine perlée, ponts anglés, vis bleuies, roues soleillées, signature « P » Piaget sur la raquetterie), on soulignera sa masse oscillante en or rose, ici colorée en gris ardoise. Piaget Altiplano collection 60e Anniversaire, édition limitée à 460 exemplaires. 24 600 euros. |
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Flagship IndigoLe calibre automatique ultrafin Manufacture Hermès H 1950 (2,6 millimètres d’épaisseur, 3 Hz, 42 heures de réserve de marche) prend 1,4 millimètre d’embonpoint avec l’ajout d’un module de complication : le quantième perpétuel (tient compte des mois à 30 et 31 jours et des années bissextiles, sans correction). Cette mémoire mécanique s’enrichit d’un second fuseau horaire, d’une indication jour/nuit et d’une phase de lune en nacre sur ciel d’aventurine. L’écrin est en platine. On retrouvera, comme sur toute Slim, les magnifiques chiffres décalqués argentés du grand designer graphique et typographe Philippe Apeloig. Si le ticket d’entrée de la très réussie Slim en acier s’affiche à 5 650 euros, le prix ici est sur demande. |
Big Blue AnniversaryDepuis fin 2016, la Nautilus affiche ses quarante ans. C’est en effet en 1976 que Philippe Stern, fils d’Henri Stern, président de l’entreprise familiale Patek Philippe, lança, avec le légendaire designer horloger Gérald Genta, la Nautilus, montre-bracelet « sport élégant » en acier et étanche à 120 mètres. Une bombe horlogère inédite dont les saillies latérales (à 9 h et 13 h), constructions à charnières inspirées du mécanisme de fermeture des hublots, permettent de maintenir les deux pièces du boîtier (trois usuellement). Un anniversaire porté ici par ce super jumbo, étant donné son envergure (49,25 millimètres, y compris la couronne vissée), et dont la taille supérieure, en livrée or gris, accorde plus de place et de lisibilité à un guichet de date agrandi. Le monocompteur de ce chronographe flyback (Calibre CH 28-520 C, 4 Hz, 55 heures de réserve de marche) subit le même traitement, très appréciable pour la mesure des temps courts. Les index appliqués des heures sont sertis de diamants taille baguette et princesse. Le système vertical d’embrayage à disques permet à la trotteuse du chrono d’être utilisée en continu. Chronographe Nautilus 5976/1G – 40e |
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Néo-Vintage BlueLe graphisme de son cadran bleu nuit, emprunté à celui d’un vintage compteur chrono, transforme la grande trotteuse centrale en petite seconde et la montre en totaliseur d’instants. Le calibre qui meut l’Ambassade automatique en acier brossé est le très classique, fiable mais épais Sellita SW 200-1 (cf. la Nautilo ci-dessus). Une porte d’entrée de 41 millimètres dans l’univers horloger français, la montre ayant été conçue et assemblée dans les ateliers Michel Herbelin en Franche-Comté. 690 euros. |
Marine BlueLa Nautilo d’Anonimo (marque italienne issue de la scission du staff Panerai lors de son rachat par le groupe Richemont en 1997) continue de nager en eaux bleues. Après le cadran puis le bracelet cuir, c’est au tour du bracelet de caoutchouc de plonger dans les profondeurs avec une teinte dite « marine blue ». Au choix en acier ou bronze pour une usure personnelle au porté, son boîtier de 44 millimètres, doté de sa traditionnelle couronne à 4 heures, renferme un fiable mouvement automatique Sellita SW 200-1 (qui reprend les cotes de l’ETA 2824-2, né en 1961) avec sa fréquence de 4 Hz (28 800 alternances par heure) et ses 38 heures de réserve de marche. Étanche à 200 mètres, donc totalement tout terrain, la version acier se positionne à 1 950 euros. Comptez 1 000 euros de plus pour la version en bronze. |
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Blue HeartCompteur date, centre guilloché et bien sûr ouverture sur l’échappement signent cette nouvelle Heart Beat Manufacture (septembre 2016) de Frédéric Constant. Si la FC-941 gagne 1 millimètre de diamètre (42 millimètres), son style s’affirme et ne récite plus simplement la pure horlogerie classique. On retrouvera sur son mouvement automatique maison (4 Hz, 42 heures de réserve de marche) la décoration perlage et Côtes de Genève qui, à ce niveau de prix, assoit l’estime des amateurs d’horlogerie. 4 490 euros. |
Bleu saphir teutonLe mouvement Unitas 6498-1 qui anime la MeisterSinger N° 2 est au calibre manuel ce que l’ETA 2824-2 est au calibre automatique. Il est basique, éprouvé, fiable, de grande taille (37 millimètres de diamètre et 4,5 millimètres d’épaisseur), esthétique et se prête aisément à tous types de finition (du sablage au squelettage). Son remontage assez viril (réserve de marche de 48 heures) provoque un bruit de petite voiture à friction. Atout supplémentaire : il est assez bruyant et peut se passer de la présence d’une seconde. Panerai en fut friand. Sur la MeisterSinger, il se laissera donc logiquement admirer grâce à son fond vissé transparent. La mono-aiguille de cette belle allemande donne l’heure à deux minutes près grâce à la lisibilité du chemin de fer divisé en 144 segments de cinq minutes. 2 190 euros. |
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Blue Steve McQueen EyesDigne héritière de la mythique 133B Heuer Monaco, la Tag Heuer Monaco en ligne Heritage retrouve son format d’origine (39 millimètres de diamètre), ainsi que sa couronne de remontoir déportée à gauche pour signifier qu’elle ne sert pas à grand-chose… puisque la montre est le premier chronographe automatique. Ici, elle est équipée du calibre 11, proche descendant de l’original (4 Hz, 59 rubis, 40 heures de réserve de marche). Portée par le pilote Joe Siffert en 1970, la Monaco peut encore s’enorgueillir d’être la première montre étanche carrée (100 mètres). Conquis par ses performances et son cadran bleu pétrole, Steve McQueen la fera entrer dans la légende durant le tournage du film Le Mans en 1971. Une icône, réapparue l’an dernier, à 4 995 euros. |