Les montres des héros

Dans la conquête de la lune, 47 ans ce 21 juillet, chacun eut son rôle : Breitling fut le pionnier, Omega l’épouse de la NASA et Rolex… la maîtresse des astronautes.

Eric Valz

L’erreur de Rolex

Deux d’entre elles sont alignées – sur le papier – sur les trois temps forts ou programmes de la conquête : à Breitling, Mercury ; à Omega, les programmes Gemini et Apollo. Sauf que malgré l’homologation unique d’Omega par la NASA dès le programme Gemini, Rolex, qui avait eu l’outrecuidance de refuser de se conformer aux désidératas de la NASA (en restant sourde aux tests ou à la mise aux enchères de la participation – l’histoire n’est pas encore définitivement écrite), s’invitera sur Apollo XIII et se posera aussi sur la Lune…

 

Le kit de préférence personnelle

Ce cafouillage de la NASA, en termes de communication sur un outil – la montre – qui s’avèrera vital lors de la mésaventure d’Apollo XIII, est dû à l’humain et au PPK (Kit de Préférence Personnelle attribué à chaque astronaute), littérale boîte de Pandore. En effet, nos héros n’étaient assujettis à aucune marque, hors sortie dans l’espace. Ils pouvaient très bien porter sous leur combinaison la montre qu’ils voulaient, n’en déplaise au storytelling qui brouille l’histoire, comme la face cachée de la Lune les transmissions radio de la capsule Apollo.

 

Des G et des chocs

La Breitling Navitimer, l’Omega Speedmaster et la Rolex GMT Master sont des montres qui le valent bien et ce n’est pas de la cosmétique. Dans la course à l’espace, elles en auront pris des G et des chocs, dans les conditions les plus inhospitalières. Et elles n’ont pas changé, ou si peu. Remises aux canons du jour – esthétiques et techniques –, elles conservent dans leur âme (les objets animés en ont une) la trace indélébile de cette formidable conquête. Dans trois ans, pour le cinquantenaire du premier pas sur la Lune, nul doute qu’elles vaudront de l’or. Trois montres qui épouseront toujours le poignet de celles et ceux qui s’adonnent sans réserve au dépassement de soi.

 

LE PIONNIER
Gaston Breitling, le fils du fondateur (Léon), dépose le brevet de la première montre bracelet chronographe en 1915. Née en 1952, la Navitimer est l’outil fétiche des pilotes dont la règle à calcul permet de réaliser toutes les opérations liées à la navigation aérienne. Aujourd’hui, en sa livrée Blacksteel, la Navitimer Cosmonaute a pris de l’embonpoint, passant de 40 mm à 43 mm. Acier, calibre manufacture (B02), réserve de marche de plus de 70 heures. Éditée à 1 000 ex.
9 010 euros.

L’ÉPOUSE
La véritable Moonwatch, la seule à être sortie dans l’espace et à avoir marché sur la Lune. Réputée quasi indestructible, la Speedmaster est la base incontournable pour tout collectionneur. Qui s’offre, en sa livrée 2016, un diamètre identique à sa sœur aînée (39,7 mm), la Speedmaster CK 2998. En édition limitée à 2 998 ex. (merci le marketing créatif), son calibre 1861 est la digne et logique évolution du 861, sorti en 1969. 5 400 euros pour une livrée bleue originale et spatiale.

LA MAÎTRESSE
C’est la seule montre mécanique à remontage automatique de la conquête spatiale. Une Oyster Perpetual GMT Master, aujourd’hui GMT Master II. La chouchoute du Kit de Préférence Personnelle des astronautes. De 8 200 euros, en acier 904 L avec lunette tournante en céramique bicolore noir et bleue, à 35 000 euros en or gris 18 CT avec lunette bicolore rouge et bleue. La précision de ce chronomètre certifié COSC est de -2 à +2 sec/jour. Ce qui en fait l’étalon or de tout calibre automatique.

Les hommes, les montres et l’espace

Le 24 mai 1962, Scott Carpenter effectue trois orbites autour de la Terre à bord de la capsule Aurora 7. Avec une Navitimer spéciale, à affichage sur 24 heures pour distinguer le jour et la nuit. Cette pionnière deviendra la fameuse Cosmonaute.

Le 3 octobre 1962, Walter Schirra pousse le nombre d’orbites à six lors de la mission Mercury-Atlas 8. Sa montre est une Omega Speedmaster.
Les 15 et 16 mai 1963, un vilain petit canard  s’invite à bord. Gordon Cooper réalise un vol de longue durée de 34 heures (22 orbites). Il porte deux montres, une Omega Speedmaster et… une Bulova Accutron Astronaut (première montre suisse électronique) inventée par l’ingénieur Max Hetzel.
Le 3 juin 1965, lors de la mission Gemini 4, la Speedmaster affronte le vide intersidéral au poignet d’Edward White qui effectue la première sortie dans l’espace.
Le 21 juillet 1969, Buzz Aldrin est le second homme à marcher sur la lune. À son poignet, l’Omega Speedmaster qui devient ainsi la légendaire Moonwatch.

11-17 avril 1970 : « Houston, we’ve had a problem », annonce Jack Swigert, astonaute d’Apollo XIII. Il porte une Rolex Pepsi GMT qui se trouve aujourd’hui à Genève.
7-19 décembre 1972, dernière mission du programme Apollo. Le commandant Ronald Evan, qui reste dans la capsule Apollo, fait embarquer sa Rolex GMT Master à bord du module lunaire. Elle restera sur la Lune 72 heures.

 

mat

BeLOWZERO_H78585333_Adv_high_cmyk_3454MATT DAMON N’ETAIT PAS SEUL SUR MARS

La Conquête de l’espace passe aussi par Hollywood. De 2001, L’Odyssée de l’espace à Seul sur Mars, en passant par Men in Black ou Interstellar, les montres americano-suisses Hamilton (groupe Swatch) équipent les héros de fiction. Ici, Matt Damon, dans le film de Ridley Scott, qui porte l’Hamilton BeLOWZERO Auto 2826 en acier inoxidable et PVD noir, étanche à 100 bar (1 000 m). Le prix de l’entertainment en 46 mm de diamètre: 1 395 euros.

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