L’Exception, c’est lui

Régis Pennel et son concept-store avec plus de 400 marques françaises

Aude Bernard-Treille

Un passionné de mode peut être diplômé de l’École polytechnique et avoir fait ses premières armes à Bercy avant de s’épanouir chez Céline au côté de Phoebe Philo. C’est le cas de Régis Pennel qui fonde en 2011 le concept-store L’Exception. Aujourd’hui, référence en ligne pour les créateurs français avec plus de 400 marques, il nous reçoit dans son premier flagship à la Canopée du Forum des Halles. Quand le digital se transforme en réalité augmentée.

Fabius a dit à Emmanuel Macron lors de son investiture : « Pour être l’homme de son pays, il faut être l’homme de son temps. » Pour être l’homme de son temps, vous diriez qu’il faut quoi ?
Je pense que l’homme de son temps est libre, mais il fait surtout attention à ce qu’il consomme, il va chercher des produits qu’il ne voit pas ailleurs, il est attiré par des jeunes marques innovantes soucieuses de savoir-faire. Il a passé le cap des années 80-90, celles de la consommation à outrance, et il cherche plutôt la qualité. Il n’aime pas avoir la même chose que tout le monde, donc la différence est un facteur important.

Passionné de mode, vous êtes passé par le ministère des Finances… puis Céline… À quel moment décide-t-on de lancer un site comme L’Exception ? Quel est le déclic ?
C’est vrai que j’aurais pu faire une carrière chez LVMH, mais je pense que, lorsqu’on a un projet, une idée, cela devient une obsession. En 2010, j’avais envie de créer cette belle histoire. Je connaissais ce milieu, beaucoup de marques et de jeunes créateurs, et eux ne connaissaient pas de boutiques qui pouvaient bien présenter leurs produits, le « made in France » n’était pas encore vraiment mis en avant. C’était l’occasion de le faire.

Aviez-vous envie d’être votre propre boss ?
Pas forcément, car ce n’est pas si simple que cela. En venant d’un monde plus corporate, c’est comme un saut dans le vide. Au départ, personne ne sait gérer une boîte. D’ailleurs, LVMH m’a laissé travailler à mi-temps, et c’était une belle façon de m’accompagner dans mon projet.

Combien comptiez-vous de premiers créateurs sur le site à son lancement ? Lesquels sont là depuis le début ?
Une quarantaine, comme Anne Valérie Hash, Quentin Veron, Mal-Aimée, Waiting for the Sun, Yvonne Yvonne, Monsieur Lacenaire… Nous étions sur une tranche très « jeunes créateurs », toujours avec de la femme et de l’homme, mais nous avons vite élargi l’offre en passant à une centaine de marques. Au départ, nous étions peut-être un peu trop pointus dans la sélection, puis nous avons vendu des produits un peu plus accessibles qui séduisaient aussi plus de monde.

Se faire connaître est souvent difficile quand on débute. Grâce à votre plateforme, vous avez beaucoup aidé au lancement de nouveaux créateurs français. Comment les sélectionnez-vous ?
On reçoit des lookbooks tous les jours, et nous les regardons tous, car nous aimons avoir des coups de cœur, il y a très peu de sélection. On regarde aussi les showrooms, les blogs, les réseaux sociaux pour voir ce qu’il se passe.

Que dites-vous à ceux qui résument l’Exception à un Mr Porter de la création française ?
Ce serait un compliment et je leur dirais merci. Je crois qu’on va chercher des plus petites marques sans hésiter à présenter des marques complètement inconnues, ce que ne ferait pas Mr Porter. Ce n’est pas la même clientèle ni la même offre. Nous devons avoir peut-être quatre marques seulement en commun.

De quelle façon faut-il repenser la mode ?
Aujourd’hui, le marché est assez encombré, donc il faut penser une marque en fonction de son destinataire : le client. également en termes de style, d’utilisation, etc. Hier, j’ai vu des bijoux qui s’adressaient spécifiquement à la femme enceinte, c’est assez innovant, avec un savoir-faire de joaillier. On se présente plus comme un dénicheur de talents ou de créativité. Nous pouvons même financer des projets avec un partenariat chez KissKissBankBank.

Internet a révolutionné le marché, aujourd’hui on parle aussi beaucoup d’éthique. Quelle est l’approche de L’Exception sur le sujet ? Est-ce important dans le choix des créateurs ?
Oui, nous regardons en premier où sont fabriqués les produits et comment, nous suivons les savoir-faire. Certains de nos créateurs fabriquent au Vietnam ou en Inde, car le choix de tissus est plus large, mais la production est toujours éthique.

Avant L’Exception, où faisiez-vous le shopping de votre dressing ?
Dans le Marais, rue Charlot.

Quelle est la pièce de mode que vous ne portez qu’exceptionnellement ?
J’avais rapporté de New York une doudoune avec un tissu qui reprenait les motifs du drapeau américain et, à Paris, j’ai un peu de mal à la mettre.

Enfin, qu’est-ce que vous faites chaque jour… sans exception ?
J’emmène mon fils à l’école, tous les matins.

Ils sont chez L’Exception :

Maison Baluchon

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Maison Père

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La petite française

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Sunnylife

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Tammy & Benjamin

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Où les retrouver ?

Flagship :
24, rue Berger, 75001 Paris.
Tél. : 01 40 39 92 34.
La boutique vous accueille du lundi au samedi de 10h00 à 20h00 et le dimanche de 11h00 à 19h00.

Outlet :
28, rue Bichat, 75010 Paris.
L’outlet vous accueille du jeudi au samedi de 11h00 à 19h00 et le dimanche de 12h30 à 19h00.

E-shop
lexception.com

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