Les Lumières du Liban s’exposent à l’Institut du monde arabe

L’Institut du monde arabe consacre aux artistes libanais une très intéressante exposition, Lumières du Liban ; qui rassemble près de cent œuvres des années 1950 à aujourd’hui.

Raphaël Turcat

Le pays du cèdre est-il maudit ? Après une guerre civile épouvantable de 1975 à 1991 ; l’assassinat de Rafiq Hariri en 2005 ; les explosions du port de Beyrouth de 2020 ont fini de faire plonger le Liban dans un marasme que la crise économique actuelle amplifie de jour en jour. Et pourtant, les artistes libanais continuent inlassablement de créer au cœur du chaos avec un attachement très particulier à Beyrouth ; comme Ayman Baalbaki qui peint de manière quasi obsessionnelle des immeubles en ruines de la capitale.

L’Institut du monde arabe leur consacre une très intéressante exposition, Lumières du Liban ; qui rassemble près de cent œuvres des années 1950 à aujourd’hui. « Lumières du Liban nous permet de témoigner de la face lumineuse d’un autre Liban ; creuset de civilisations et de cultures disséminées à travers les cinq continents », explique Claude Lemand, donateur avec sa femme France d’une grande partie de sa collection à l’IMA.

Rassembler l’âme libanaise

Mais la scène artistique libanaise ne se circonscrit pas qu’à ce pays qui a obtenu son indépendance en 1943. « Le Liban n’est pas que le Liban, il dépasse de loin ce petit pays et ce petit peuple et il a des résonances partout dans le monde », confirme Claude Lemand. L’immense qualité de cette exposition est donc de rassembler l’âme libanaise éparpillée un peu partout dans le monde.

De l’« antique » Saliba Douaihy qui, en s’exilant aux États-Unis, rencontra les expressionnistes abstraits dans les années 1950 à Ieva Saudargaité Douaihi, qui a grandi en Lituanie, c’est la vision d’un pays-monde que vont découvrir les visiteurs de l’IMA.

Toutes ces générations éparpillées ont un point en commun : la terre. « La terre et ses couleurs agissent comme une sorte de toile de fond commune » détaille Carl Gerges, architecte du tout nouvel Espace des donateurs au cœur du musée. Cette terre, on la retrouve comme principal sujet chez François Sargologo ; les cratères de Tagreed Darghouth ; ou chez des jeunes artistes très prometteur comme Nader Bahsoun. Faire un aller-retour au Liban en se rendant au bout du boulevard Saint-Germain, c’est plutôt tentant, non ?

Lumières du Liban, jusqu’au 2 janvier. Institut du monde arabe, 1 rue des Fossés-Saint-Bernard, Place Mohammed-V, 75005 Paris. imarabe.org

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