Place aux Jeux !

Pendant deux semaines (du 9 au 25 février 2018), les yeux du monde entier seront tournés vers les performances des athlètes réunis à Pyeongchang, en Corée du Sud. Des olympiades à la portée aussi sportive que politique.

Hugo Mazeaud

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Qui n’aime pas vibrer face à son poste de télévision au gré des exploits tricolores ? Personne n’a oublié le sourire radieux de la talentueuse et regrettée snowboardeuse Karine Ruby après sa course à Nagano en 1998, ni le slalom insoutenable remporté par Jean-Pierre Vidal au nez et à la barbe de son pote Sébastien Amiez quatre ans plus tard, sur les pistes de Salt Lake City. On entend encore les piquets qui claquent et La Marseillaise fredonnée avec émotion, ici ou là. Car c’est bien le propre de ces Jeux olympiques d’hiver : vous faire voyager de votre canapé aux pentes enneigées à l’autre bout du globe. Pour certains visages que l’on aperçoit, presque tous les quatre ans, et qui ensuite se muent discrètement en de simples souvenirs quand les éternelles vedettes reprennent la couverture médiatique pour le restant de l’année. On aime les Jeux olympiques en grande partie pour ces histoires singulières d’hommes et de femmes qui ont conservé les valeurs du sport dans ce qu’il a de plus essentiel : sa capacité à fédérer. « Ce fut le premier bienfait de l’olympisme de remplacer les petites chapelles par une grande église », assurait en son temps Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux modernes. C’est chose faite. Ces Jeux d’hiver de la XXIIIe olympiade à Pyeongchang auront une saveur toute particulière.  Comme un présage, la société Gracenote, spécialisée dans l’analyse de données sportives – qui avait prévu 41 médailles à la France au JO d’été de Rio en 2016 pour 42 obtenues – conjecture cette fois-ci vingt médailles tricolores sur le continent asiatique. Assez pour en faire la quatrième nation de ces Jeux et rentrer pile-poil dans le cahier des charges fixé par la délégation française. « C’est très ambitieux. Je suis parti d’un constat mathématique, je connais bien mes troupes. On réalise plus de 20 médailles chaque année aux Championnats du monde », assurait Fabien Saguez, directeur technique national de la Fédération française de ski (FFS), en marge de la présentation de l’équipe de France olympique, début octobre à Paris.

Vingt, soit cinq de plus que la récolte de Sotchi, quatre ans plus tôt en Russie, où les Français avaient déjà affiché une nette progression par rapport aux 11 médailles obtenues en 2010 à Vancouver. À noter qu’il existe toujours une grande disparité entre les sports de neige, où le bleu-blanc-rouge fait recette, et les disciplines de glace, où les équipes tricolores peinent à s’affirmer.

6 500 athlètes de 95 pays, prêts à en découdre

En Corée, on espère que tout cela va changer au détour des 102 épreuves prévues, réparties en 15 disciplines pour plus de 100 médailles d’or mises en jeu, un record dans l’histoire des Jeux olympiques d’hiver, qui s’explique par la présence de nouvelles disciplines au programme : le snowboard fait intégrer le big air, soit un tremplin permettant des figures acrobatiques en plein vol ; en patinage de vitesse, on met en avant une épreuve de mass-start, autrement dit une course avec un départ groupé qui promet autant de frayeurs que de grâce.

Pendant ces deux semaines, les 6 500 d’athlètes venus de 95 pays se répartiront dans le village olympique avant de se scinder entre Pyeongchang (sports de neige) Gangneung (sports de glace) et Jeongseon (épreuves de descente de ski) en fonction de leurs disciplines. Mais, au-delà de ces aspects purement sportifs et organisationnels, une question se pose : comment pratiquer sa discipline en toute sérénité lorsque vous vous trouvez à quelques encablures, 80 kilomètres précisément, du dictateur nord-coréen, Kim Jong-un ?

La recrudescence des tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord a de quoi inquiéter, avec plusieurs essais de missiles balistiques orchestrés depuis Pyongyang, ainsi qu’un sixième essai nucléaire, début septembre. « C’est sûr qu’on parle beaucoup du contexte. Après, je me dis que le CIO va faire tout ce qui est en son pouvoir pour assurer la sécurité, et il n’y aura pas de souci. Ils ne prendront pas de risques pour assurer la sécurité. On a déjà eu plein de Jeux où c’était compliqué. Souvenez-vous après le 11 septembre 2001, il y a tout de même eu les JO à Salt Lake City », estime le champion de combiné nordique, Jason Lamy-Chappuis. Côté sud-coréen, on se veut toutefois rassurant. Do Jong-hwan, le ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, a fait savoir que ces Jeux seraient parmi « les plus sûrs de l’histoire ». De son côté, Laura Flessel, son homologue française, a rappelé la possibilité de rester à quai « si ça s’envenime et qu’on n’arrive pas à avoir une sécurité affirmée », ce que personne ne souhaite.

Les plus pessimistes et férus d’histoire se souviendront qu’en novembre 1987, avant les Jeux olympiques d’été de 1988 à Séoul, deux agents nord-coréens avaient fait exploser un avion de la compagnie Korean Air, faisant 115 victimes. L’un des agents avait ensuite avoué que cette attaque avait pour but de perturber l’organisation des JO. « Les jeux, c’est aussi synonyme de paix, il y a la trêve olympique, ça devrait peut-être inspirer quelques personnes », renchérit Lamy-Chappuis.

Mais nous, nous sommes optimistes. Pyeongchang, qui avait déjà essuyé deux refus consécutifs avant d’obtenir la majorité absolue dès le premier tour du scrutin organisé en Afrique du Sud, en 2011, par le Comité international olympique (CIO), souhaite marquer le coup. Et réussir là où d’autres ont échoué, avec la reconversion de ses infrastructures.

Une fois les Jeux de cette XXIIIe olympiade terminés, le stade olympique de Pyeongchang, d’une capacité de 35 000 spectateurs, a déjà prévu d’accueillir des spectacles culturels, tandis que le site de ski de fond abritera un terrain de golf. Les appartements des deux villages olympiques, destinés à devenir des résidences, ont déjà tous été vendus.

Alors, on a plus qu’à souhaiter un Alexis Pinturault en pleine bourre, une Tessa Worley revancharde de ne pas avoir pu participer au rendez-vous de Sotchi quatre ans plus tôt, un Martin Fourcade en état de grâce et une Clémence Grimal sans angoisse en haut du pipe. Mais surtout des sourires et du sport. Du beau. Celui qui vous hérisse les poils et vous fait comprendre pourquoi, tous les quatre ans, on attend ce rendez-vous avec autant d’impatience. Place aux Jeux !

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