Rein Langeveld, l’aventurier du nouveau siècle

Mannequin et explorateur, Rein Langeveld est l’égérie du nouveau parfum Explorer Ultra Blue de Montblanc. On le rencontre au bord du lac d’Annecy, entre deux prises de vue du nouveau film de la marque. Anti-star, anti-cliché, il ne joue pas un personnage. Il incarne l’homme qu’il est et qu’il revendique être. Rein Langeveld a parcouru le monde, en a exploré les continents avant de s’amarrer au Cap. Ce qui ne l’empêche pas de rester un Européen connecté.

Catherine Jazdzewski

Comment vous définissez-vous ? Influenceur, environnementaliste ou homme du monde ?

Disons que si vous me demandez de chanter, je vais vous inviter à danser… Être un citoyen du monde est ma seule option !

Vous êtes néerlandais, et les Hollandais sont connus pour être des navigateurs, des explorateurs. Avez-vous hérité de cette culture ?

Oui, je me sens néerlandais, totalement connecté à cette mer qui nous baigne, toujours prêt à plonger, à nager. L’avoir à portée de main m’a appris à la respecter.

Qu’est-ce que cela signifie aujourd’hui pour un homme comme vous d’explorer le monde ?

Être en cohérence avec moi-même. Lorsque vous écoutez vos sens, ne vous laissez pas enfermer dans les clichés, votre regard sur le monde s’ouvre. Et votre imagination s’en nourrit.

Où voyagez-vous, qu’aimeriez-vous explorer maintenant ? Et surtout que cherchez-vous à explorer ?

Cela fait déjà quelque temps que je voyage en Afrique du Sud, que je m’intéresse à son histoire, que j’apprends à connaître les onze tribus qui la composent et qui ont chacune leur langue. Et ses paysages sont extraordinaires. Ils ont une âme.

L’exploration peut-elle être intérieure ?

Mon rapport au monde est instinctif, je me sens constamment connecté à ce qui m’entoure. Ce que mes sens captent m’enrichit en profondeur.

Est-ce cela qui vous pousse à vous engager dans des engagements humanitaires et durables ?

Pour moi, l’engagement vient de l’expérience. Me remettre en question, me souvenir de tout ce qui m’a construit, de mon enfance, tout cela a forgé mes prises de conscience, et donc ma volonté d’agir. Avancer, grandir, et se délester de tout ce qui est superficiel, voilà ma définition du courage.

À 14 ans, vous avez décidé de quitter l’école. Pour voyager ? Faire le tour du monde ? Comment vos parents ont-ils réagi ?

Rien ne m’aurait fait changer d’avis, surtout pas mes parents, ni même mes grands-parents qui me disaient que j’avais la chance de pouvoir faire des études. Il me semblait que j’avais appris tout ce que j’avais à apprendre et que je n’avais plus de temps à perdre. Je voulais découvrir le monde.

Que gardez-vous de cette période d’adolescence libre ? Encourageriez- vous vos enfants à faire de même ?

Oui ! C’est-à-dire suivre leur cœur, écouter leurs tripes pour saisir la voie dans laquelle ils veulent s’engager et rallier leur génération. De même qu’être attentif à ce que vivent leurs copains d’école. L’envie d’agir est un sentiment très intéressant à expérimenter.

Vous venez de vous installer en Afrique du Sud. Pourquoi avoir choisi ce pays, à des kilomètres de chez vous, de l’autre côté de l’Europe ? Le peuple ? Les paysages ?

Je ressens un vrai bonheur à vivre parmi cette nation arc-en-ciel, si près du pôle Sud, dans des paysages d’une intense beauté et d’une incroyable diversité animalière et végétale. En étant aussi près de cette terre et de ces hommes, j’ai le sentiment de grandir humainement et de me réaliser.

Comment l’Afrique du Sud résonne-t-elle en vous ?

On est le pays où l’on vit. Être bienveillant, avoir de l’empathie, pour moi cela commence par le choix de l’endroit où l’on va s’établir. L’Afrique du Sud est un territoire qui le permet, par son authenticité. Elle m’inspire, elle m’enrichit.

Vous semblez avoir un mode de vie très naturel, très authentique ? J’ai entendu dire que vous rénoviez vous-même votre maison ?

J’essaie de bien faire les choses, d’être cohérent avec moi-même dans chacune de mes actions, même les plus basiques. Une maison a une âme, et travailler avec des artisans locaux a été pour moi une initiation.

Vous avez trois enfants. Quelles sont les valeurs les plus importantes qu’ils se doivent d’apprendre ?

Ils ont toujours raison s’ils croient en ce qu’ils font. Soyez à leur écoute, soyez patient avec eux. Si vous voyez la richesse qu’ils ont en eux, d’autres la verront aussi. Chaque enfant grandit selon ses propres règles, croyez-moi.

Vous semblez avoir des liens très forts avec eux. Qu’est-ce que vous partagez le plus avec vos enfants en termes d’activités ?

Être présent, se parler sous les étoiles. Rien ne m’est plus cher que nos sorties en mer, nos dîners au restaurant, leur faire découvrir l’Afrique du Sud et… les emmener à Paris pour mettre en pratique cette règle essentielle : explorez le monde !

Avec des amis, vous publiez un livre sur la coupe de cheveux mulet. Qu’est-ce qui a suscité votre intérêt pour elle ?

La défiance et le mépris qu’elle suscitait ont été pour l’adolescent influençable que j’étais une fascination. Plus tard, j’ai trouvé ceux qui la portait un peu ringards, mais je considère désormais que c’est un mouvement social et culturel important. C’est un clan, une tribu qui provoque pour exprimer le besoin de ne pas passer inaperçu. On peut considérer qu’ils sont en rébellion contre le système, la morale, mais c’est avant tout l’expression d’un besoin de liberté qui s’étend de plus en plus, que l’on ne peut pas canaliser, et cela me fascine.

Aujourd’hui nous sommes sur les bords du lac d’Annecy, vous conduisez un bateau emblématique pour le nouveau film Montblanc. Est-ce là un autre sentiment de liberté ?

J’aime participer à un processus créatif, et quand il correspond à mes propres valeurs, je m’y sens comme un poisson dans l’eau. Et là, en plus, glisser sur l’eau miroitante au lever du soleil cela me procure un sentiment de liberté, de calme et de paix.

Ces montagnes, que représentent-elles pour vous ?

Une fraîcheur, des arbres imposants et une certaine sagesse. On sent sur chaque rive des odeurs de nature. Les montagnes bousculent les idées toutes faites. Parce qu’elles sont enracinées, elles symbolisent la force paternelle. À l’inverse, cette eau dans laquelle les enfants jouent est le pendant maternel. Et puis, il y a leur minéralité, la rosée du matin et… les insectes !

Escalader les sommets, faire de l’alpinisme, quelles qualités cela nécessite-t-il ?

Veiller à la sécurité des autres. Escalader des parois, traverser des terrains escarpés, cela exige à chaque étape de la concentration et de l’intuition. La préparation est essentielle. Cela demande aussi du contrôle de soi- même, et d’avoir la volonté de repousser ses limites. Et puis, quand on atteint le sommet, il y a cette vue sur la vallée, magique !

Vous collaborez avec la Maison Montblanc depuis plus de deux ans. Que représente-t-elle pour vous ?

La Maison Montblanc représente la qualité, la durabilité de produits au design élégant, et qui sont de véritables compagnons pour chaque voyage. Le mont Blanc est le plus haut sommet d’Europe. Il a toujours éveillé mon imagination, ne serait-ce que par les histoires qui l’entourent. Explorer la Maison Montblanc, c’est avoir des valeurs de joie et de résilience.

Vous semblez également très proche de Philippe Bénacin, PDG d’Interparfums. Au-delà de la relation professionnelle, qu’est-ce qui vous relie si bien tous les deux ?

Un sentiment d’estime. Je me sens estimé par lui et je le ressens fortement. Je pense que ce que nous avons en commun est d’avoir été forgés par nos expériences. Elles nous ont permis de tracer nos voies et nous leur en sommes reconnaissants. Philippe est un homme tolérant, ouvert, il sait que le monde n’est ni noir ni blanc. Je le considère comme un ami, car mes amis, mes vrais amis, sont des personnes dont j’apprends, qui m’inspirent, et avec lesquelles je peux partager les bons comme les mauvais moments de la vie.

Quel est votre rapport à l’odorat et aux parfums ? Y étiez-vous sensible avant de collaborer pour les parfums Montblanc ?

Oui, tout à fait. Le parfum a été la première chose que j’ai achetée au lycée pour séduire les filles, et après aussi… C’est une célébration de l’indépendance et de l’individualisme, mais il est chargé aussi de profondeur. Je me souviens qu’à l’école, nous avions appris la pièce de théâtre des rois mages apportant des cadeaux à Jésus à sa naissance. Gaspard apportait l’encens. L’odeur est donc chargée de spiritualité. Aujourd’hui, travaillant dans la publicité, mon regard est devenu critique sur les campagnes et leurs discours qui reflètent notre société. Les images influencent, elles restent dans nos mémoires et sont des marqueurs de l’époque. D’où l’importance qu’elles aient du sens.

Dans un parfum, qu’est-ce qui vous intéresse le plus ? Les matériaux qui le composent ou sa composition finale ?

Nous ne sentons les parfums que lorsqu’ils sont achevés. C’est pourquoi le travail du parfumeur me passionne et que j’ai voulu en savoir plus le monde de la parfumerie et des matières premières. Chaque essence a une histoire que le parfumeur interprète. C’est fascinant. De ce fait, offrir un parfum à quelqu’un est intime, et témoigne du désir de partager cette intimité.

Que représente pour vous cette nouvelle création ?

Garder la pureté de notre planète. Dans Explorer Ultra Blue, j’ai ressenti un désir d’humilité, une expression de reconnaissance, de remerciement. Son bleu joue avec l’éternité. Il est immense, présent dans l’eau comme au-dessus de nos têtes, dans le ciel. Sa pureté nous rend humbles. J’y vois aussi comme un souhait, courageux, de rappeler la fragilité de notre environnement. Il est important que nous gardions sa beauté à cœur.

Lire aussi : Le parfum peut-il devenir vert ?

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