Ruinart s’offre une seconde peau

En 2021, c’est au tour d’Antonin Azil, jeune artiste français qui a travaillé pour le parfumeur Francis Kurkdjian jusqu’en 2017, d’imaginer l’étui seconde peau de 20 magnums de Ruinart Blanc de Blancs. Des pièces uniques disponibles uniquement à Reims, au prix de 550 euros. Rencontre.

Judith Spinoza

Frédéric Dufour, Président de Ruinart, a dit « offrir l’étui seconde peau signifie pour Ruinart transmettre l’histoire de la Maison, son savoir-faire et ses valeur. » Pour y répondre, vous avez choisi de sculpter les reliefs du vignoble historique de Ruinart ; qui est situé à Taissy, sur la Montagne de Reims. Là, d’ailleurs, où la Maison Ruinart vient de lancer un ambitieux projet de vitiforesterie. Cette idée vous est-elle venue immédiatement ?

Mes bas-reliefs sur papier sont souvent des représentations plus ou moins abstraites de paysages, de territoires vus du ciel. Lors de notre rencontre à l’atelier avec la Maison Ruinart, nos univers ont connecté naturellement. Mes paysages de papier renvoyant d’une manière assez évidente à ce qui pourrait être une vue aérienne du vignoble de la Maison.

Sculpté point par point à la pointe sèche, la seconde peau suggère donc les reliefs d’une vue aérienne de la parcelle avec ses rangs de vignes, ses haies et bosquets. Votre topographie artistique est-elle une reproduction exacte de celle du vignoble ?

J’ai eu la chance d’être invité à découvrir la Maison et son vignoble il y a quelques mois à Reims pour m’imprégner du lieu, découvrir ce terroir particulier. Le résultat n’est cependant pas une transposition réaliste, mais plutôt une libre réinterprétation graphique et abstraite des vignes et des bosquets de Taissy.

Sculptures lumineuses, objets ou bas-reliefs, vous êtes un artiste spécialisé dans les créations sur papier. Entre vous et l’étui seconde peau, il y a comme une évidence. Constitué à 100 % à partir de fibres de bois provenant de forêts européennes écogérées, le papier seconde peau est 9 fois plus léger que la précédente génération de coffrets ; et réduit de 60 % l’empreinte carbone de l’emballage. En quoi est-il différent du papier que vous utilisez en général dans vos créations ?

Je me suis dit que c’était une nouvelle manière d’appréhender mon support. Habituellement, je travaille des surfaces planes, il a fallu ici travailler un support en relief et un motif à 360°. J’ai normalement besoin d’humidifier mon papier pour rendre la fibre plus malléable et rendre la sculpture possible. Avec l’étui seconde peau, cela n’a pas été nécessaire, la matière étant suffisamment tendre pour être sculptée sèche.