S’il a remporté la dernière Route du Rhum, Armel Tripon sait que cette course est bien différente de la précédente. Pas seulement parce qu’elle se déroule en solitaire. Aussi parce que son bateau est une innovation, une construction totalement inédite qui lui promet de voler littéralement au dessus des vagues…
Construit par Black Pepper Yacht et dessiné par l’architecte naval Sam Manuard, ce monocoque Imoca possède une étrave très ronde qui lui permet de ne pas planter dans les vagues. Si Reynold Geiger, PDG de l’Occitane, a choisi de le sponsoriser, c’est avant tout l’histoire d’une rencontre, entre Armel Tripon et ce mordu de course à la voile, dont l’engagement environnemental a rejoint celui entamé par la marque dès sa création.
« Respecter l’environnement, alléger notre empreinte et préserver la biodiversité est l’ADN de L’Occitane, souligne Adrien Geiger, directeur du développement. Cette notion de protection de la nature est désormais inhérente aussi au monde de la voile, parce que les navigateurs sont spectateurs de la pollution des océans. »
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En 2019, ils ont ainsi organisé avec les skippers Armel Tripon et Mathieu Vincent une vaste opération de nettoyage de plage, en partenariat avec Surfrider Fondation. Pour porter son message écologique, la marque est également partenaire de Plastic Odyssey, un navire laboratoire lancé pour un tour du monde de trois ans. Son objectif : transmettre des techniques de valorisation des déchets plastiques aux populations et les sensibiliser aux matières polluantes.
3 questions à Armel Tripon
Quels sont vos gestes écolo quotidien ?
Je ne prends plus l’avion. C’est une décision prise il y a un an, avant le covid, qui me paraît en accord avec le monde d’aujourd’hui. Je construis aussi une maison en matériaux éco-conçus à Nantes, où je vis avec ma famille.
Le monde de la voile est-il écolo ?
Bien évidemment, dans le sens où nous ne polluons pas les mers avec du carburant et nous utilisons des panneaux solaires et des éoliennes. Mais il faut trouver une solution pour remplacer le composite carbone non-recyclable avec lequel nous fabriquons les bateaux. Plusieurs entreprises commencent notamment à utiliser des fibres de lin, à partir de plants cultivés en Normandie et en Bretagne.
Quel est le message que vous souhaitez véhiculer ?
Le plastique. Nous ne le voyons pas toujours flotter dans l’océan, parce qu’il se dégrade très rapidement ou est ingéré par les animaux marins. En réalité, la grande majorité est ensuite rejetée sur les côtes. Le vrai message à faire passer aujourd’hui, c’est de faire comprendre que ce plastique a une véritable valeur. Il peut être revendu à des usines qui vont optimiser leur recyclage.