Vers la fin du streetwear ?

C’est en tout cas ce qu’a annoncé Virgil Abloh, en fin d’année, alors que la plupart des gammes streetwear des maisons de luxe caracolent en tête des ventes. Alors, intox ou réalité ?

 

Judith Spinoza

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«Je dirais que le streetwear va probablement mourir. Son temps est révolu. » La sentence tombe de la bouche de celui qui a définitivement marié le luxe à la street culture. Et le directeur artistique Homme de Louis Vuitton, fondateur du label Off-White, de poursuivre, très zen, sa prophétie : « Je m’interroge : combien de tee-shirts en plus pouvons-nous posséder, combien de hoodies, combien de sneakers ? » De quoi nous couper la chique, alors même que nous enfilons nos baskets et un joli hoodie siglé acheté à prix d’or.

Aurions-nous un train de retard quand nous pensions être prescripteurs ? Le roi de la street de luxe, accessoirement fondateur de l’une des plus grandes marques de streetwear de tous les temps, reprendrait-il ce qu’il nous a donné ou s’amuserait-il, depuis son coup de mou de septembre dernier, à récupérer le lead de la fashionsphère grâce à cette tonitruante prise de position ?

Parce que, annoncer la fin d’un secteur qui a le vent en poupe, il faut tout de même l’oser : 29 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019, rien que dans les magasins physiques, qui restent le canal d’achat de prédilection. À titre d’exemple, 54 % des consommateurs américains sont prêts à dépenser en moyenne jusqu’à 500 dollars par mois dans ce secteur*…

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Le streetwear est mort, vive le streetwear !

Réponse de Virgil : « Je pense que la mode va s’éloigner du marché du neuf pour davantage se plonger dans ses archives […]. Il y a tellement de vêtements cool dans les boutiques vintage, il s’agit juste de les porter. » Des boutiques spécialisées aux sites de seconde main, ce frémissement existe : le pop-up store Structure, ouvert en 2018 dans le IIIe arrondissement parisien, déroule une sélection pointue de séries limitées Supreme ou Off-White. C’est le buzz. Quelques mois plus tard, Vestiaire Collective, la plateforme Web de luxe d’occasion, propose une sélection de 150 pièces d’exception Structure x Vestiaire sur son site.

Au total, selon l’Institut français de la mode (IFM), le marché de l’occasion (preowned market) affiche un milliard d’euros de chiffre d’affaires par an dans l’Hexagone et se classe en troisième position des habitudes d’achat. D’autres études (ThredUp) prédisent qu’à l’échelle mondiale, en 2028, il dépassera celui de la fast fashion, tiré par les Millennials (25-37 ans). Ceux-là mêmes qui considèrent Virgil Abloh comme le créateur star de la décennie. Ces propos valent donc de l’or.

Justement, d’anciennes interviews éclairent peut-être cette prise de parole : « On me décrit tout le temps comme le “mec du streetwear”, mais ce n’est que la surface des choses », lâchait-il en janvier 2019, comme pour signifier les limites de ce secteur et nous engager à regarder ailleurs. Un an auparavant, après avoir été le premier Afro-Américain nommé à la tête d’une maison de luxe (Vuitton), il expliquait que sa mission était de « faire le pont entre la tradition et la culture street. » Puisque c’est chose faite, et de façon admirable, il inviterait à passer le cap d’une nouvelle ère dont il a décidé l’avènement.

« C’est en tout cas malin et opportuniste », analyse Éric Briones, fondateur de la Paris School of Luxury. « Face à la montée du courant vintage, Abloh, d’une certaine façon, ne fait qu’entériner un constat – le trop-plein consumériste – et surfer sur une tendance de fond. » Une tendance qui touche tous les styles, et pas seulement le streetwear. Streetwear ou luxe traditionnel, le preowned, comme on l’appelle parfois, passera par toi !

* Enquête Streetwear Impact Report par Hypebeast. strategyand.hypebeast.com/streetwear-report

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