Sureau
Elle a tout juste dix ans et c’est déjà une icône. En 2007, l’Américain Rob Cooper, troisième génération d’une famille de distilleurs, imagine la liqueur Saint-Germain comme un hommage à la France, aux Années folles, à l’Art déco. Ce que Woody Allen a fait au cinéma, lui le réalise dans les spiritueux. Il ne faut pas moins de 1 000 fleurs de sureau pour obtenir une magnifique bouteille de 70 cl. Sont juste ajoutés à la décantation à Beaucaire (chez Bacardi-Martini, qui a racheté la liqueur en 2013) de l’eau-de-vie de vin et un peu de sucre pour relever le tout. Peu alcoolisée (20 %) mais très odorante, Saint-Germain enrichit de sa touche fleurie gin, vodka, tequila et même whisky. En palais, elle leur apporte caresse et longueur. |
Gentiane
On ne sait si Suze est le diminutif de Suzanne, belle-sœur de Fernand Moureaux, inventeur avec Henri Porte de cet apéritif, ou si la liqueur tire son nom du cours d’eau qui arrose la commune de Sonvilier, dans le canton de Berne, où auraient été distillées les premières racines de gentiane. Rachetée en 1965 par le groupe Pernod, cette liqueur doit sa belle teinte dorée et son amertume aux gentianes jaunes. Très sollicitée en cocktails, la Suze (15°) fera redécoller de trois traits un short drink comme un Manhattan, garni de sa cerise, avec whiskey US et vermouth rouge. |
Artemisia
L’Artemisia genipi ou l’Artemisia umbelliformis vous aideront à descendre les dernières pistes ou relèveront vos cocktails. La recette du génépi est ultra-simple : « quarante brins, quarante sucres, quarante jours ». Soit 40 brins de génépi fleuris macérés pendant quarante jours dans de l’alcool, le plus neutre possible, à 40°, le sucre ajouté adoucissant ou couvrant le goût du génépi, selon le respect des proportions. Les Bronzés qui font du ski l’auront retrouvé dans l’inénarrable grolle, à base de café, de cognac, de clou de girofle, de citron et d’orange. Crapaud pas obligatoire. |
AMANDES AMERES
L’amandier réchauffe l’hiver : il est le premier arbre fruitier à fleurir sous les gelées matinales. À base d’amandes amères (mais aussi de noyaux d’abricots), l’amaretto illuminera tous vos cocktails, ne craignant pas d’épouser en long drink un Southern Comfort et du gin dans un Alabama Slammer, du cognac dans le simplissime French Connexion ou encore rhum cubain et malibu dans un Fern Gully… Assez doux en alcool (28°), son nez vif n’a d’égal que la longévité de l’amandier : cent ans. La Rolls, c’est le Disaronno, baiser d’Italie issu de la Renaissance et, comme son nom l’indique, de la ville de Saronno (Lombardie). |
Oranges amères
La grande amertume de l’Aperol (propriété du groupe Campari depuis 2003) le rapproche d’un bitter. Composé principalement d’oranges amères, de gentiane et de rhubarbe, il est la clef du succès du simplissime cocktail Spritz avec sa belle teinte orangée relevant sérieusement du col, malgré son faible degré d’alcool (15°), prosecco et eau gazeuse. |