Le nouveau style français

Si vous êtes reçu dans les demeures parisiennes de Salma Hayek et François-Henri Pinault ou chez Mick Jagger, vous serez ébloui par leurs intérieurs qui correspondent parfaitement à leurs goûts mais, sont conçus par le même maître d’œuvre, l’architecte d’intérieur Tristan Auer.

Catherine Jazdzewski

1. Trocadéro, appartement d’un collectionner avec une vue sur la Tour Eiffel traavillée comme une de ses oeuvres d’art

Canapé-Edie--Edition-Holly-Hunt-2. Canapé Edie, édition Holly Hunt

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3 et 4. Sur l’Île Moustique, la Cotton House signée Tristan Auer arbore un style entre glamour et vie pieds nus.

Retenez bien son nom : Tristan Auer incarne la nouvelle vague du style français, celle qui, dans les années trente, notamment avec Christian Bérard, initie l’art de mélanger les styles et les époques pour créer des atmosphères personnelles, uniques. Aujourd’hui, c’est à lui que l’on s’adresse pour réaliser les intérieurs les plus prestigieux comme les hôtels les plus mythiques. S’il commence sa carrière avec les grands maîtres des années 1990 – Christian Liaigre, Philippe Starck –, Tristan Auer se démarque très vite de l’esprit total design de cette époque en développant son propre style, un classicisme graphique et épuré.

Mobilier exclusif

Ce metteur en scène d’atmosphère est résolument moderne, bien que très attaché à l’esprit Art décoratif. Il s’est fait une spécialité du sur-mesure, de l’architecture intérieure haute couture. Ce qui fait sa réputation, son succès international, puisque c’est à lui que Mick Jagger a confié l’aménagement de toutes ses résidences all over the world. Le rocker retrouve ainsi, de son appartement new-yorkais à sa villa caribéenne, l’esprit plutôt classique qu’il apprécie mais harmonisé à chaque lieu. De même, c’est Tristant Auer qui a signé l’hôtel particulier de Salma Hayek et François-Henri Pinault. Ainsi que la rénovation des appartements privés de Coco Chanel… « Plus qu’une agence, nous nous définissons comme une petite fabrique artisanale et cherchons à créer des univers intimistes, à la manière des décorateurs ensembliers du début du XXe siècle », explique-t-il. Pour chaque intérieur, il crée un mobilier exclusif réalisé pièce par pièce par des artisans d’art, dont le ferronnier limousin Pouenat. Ces œuvres s’assemblent à des meubles de famille ou chinés pour créer un univers unique et très personnel. « Chaque demeure doit refléter la personnalité de ses propriétaires. Nous prenons autant en compte leurs envies, leurs goûts, que les volumes ou la lumière d’une pièce. Chaque intérieur se construit à plusieurs mains avec, comme seul fil conducteur, ceux qui vont y vivre. » Autre caractéristique de son style, Tristan Auer ne travaille pas ses projets sur écran numérique mais toujours à partir de croquis et de maquettes construites à la main et réalise une grande recherche de matières et de couleurs pour imaginer des juxtapositions inédites qui créeront ces ambiances très personnelles.

Luxe bourgeois

Dans le même esprit de sur-mesure, il signe le nouveau luxe hôtelier. À Courchevel 1850, il a imaginé la Sivolière, un hôtel familial qui se démarque du style montagnard par son atmosphère cosy contemporaine très chaleureuse. Pour la légendaire boîte de nuit Les Bains, qui a rouvert cet hiver, il a associé l’esprit 80 qui a fait sa célébrité au luxe bourgeois du XIXe siècle. Les pièces mythiques de la boîte de nuit ont été conservées presque dans leur « jus », telle la piscine carrelée créée à l’époque par Philippe Starck, tandis que le bureau d’Hubert Boukobza est devenu un restaurant privé. Les tables sont en raku, une céramique émaillée japonaise. Le passé et l’histoire sont présents, mais ni omniprésents ni étouffés par la modernité. Pour le Crillon, dont la rénovation est en cours d’achèvement, Tristan Auer est encore dans l’anti-mode. « Ce ne sera pas un flash éphémère de design. Tout est construit pour durer longtemps, tout en faisant basculer le lieu dans la modernité. La structure d’époque est conservée et aménagée avec des meubles exclusifs qui lui apporteront délicatesse et intensité. L’objectif final étant le confort et le bien-être des personnes qui y séjourneront. » Ce qu’il pousse à son paroxysme à Moustique et à Saint-Barthélémy, où il crée un nouveau style décoratif qui reflète cet art de vivre simple et sophistiqué à la fois, si apprécié par la jet-set. Ainsi, il invente un nouveau type de salle de bains, entre salle de repos et dressing, puisqu’on y passe beaucoup de temps le soir à s’y préparer pour un dîner, une soirée, qui devront marquer les esprits et la saison.

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