L’extravagante miss Doria

Après Monsieur & Madame Adelman, Doria Tillier nous amuse et nous émeut dans Le Jeu, son deuxième rôle important au cinéma. Rencontre avec l’ex-Miss Météo de Canal+, aussi séductrice que drôle.

 

Olivia de Buhren

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Mon rendez-vous avec Doria Tillier a lieu un vendredi à 14h30 sur la place Dauphine, dans le Ier arrondissement de Paris. Tout commence, comme dans le film, avec une série de SMS.

Olivia de Buhren : « Je suis garée, t’es où ? »

Doria Tillier : « Au milieu de la place. Je n’ai pas encore choisi où je vais m’installer. »

Odb : « Je viens te retrouver. Je sors mes sunglasses, alors. »

DT : « Ça y est, suis en terrasse au Bar du Caveau. »

J’arrive. Doria est installée. Pétillante et souriante, comme on la connaît ! Elle commande une tarte Tatin et un café long. Moi, j’ai chaud, il fait très beau, je prends une menthe à l’eau. On est comme deux copines qui ne se sont pas vues depuis longtemps. Nos portables sont posés sur la table. Elle jette des coups d’œil de temps en temps. Pas trop de SMS ni d’emails, je suis presque déçue…

Olivia de Buhren : Peux-tu me faire le pitch du film ?

Doria Tillier : Le temps d’un dîner, des couples d’amis décident de jouer à un « jeu » :
chacun doit poser son téléphone portable au centre de la table et chaque SMS, appel téléphonique, mail ou message des réseaux sociaux doit être partagé avec tous. Petit à petit, ce « jeu » vire au cauchemar…

Odb : Est-ce que le portable est important dans ta vie ?

DT : Oui, dans le sens où je passe beaucoup de temps dessus et que j’y stocke beaucoup de choses. Je ne vais pas mentir : en fait, si, c’est hyper important ! Souvent, je me rêve en « littéraire ». J’adore les relations épistolaires et je trouve que le texto permet d’écrire comme on le sent. Le SMS, ce n’est pas seulement court ou vulgaire. Ça peut être beau. J’aime les échanges par textos. Ils peuvent être vraiment poétiques. D’ailleurs, il m’arrive souvent de les relire.

Odb : N’y a-t-il pas une forme de dépendance liée au téléphone ?

DT : Absolument, c’est même totalement addictif. On l’a constaté depuis longtemps. Je pense que je suis addict, mais je fais comme si je ne l’étais pas. Il est là et je le regarde toutes les trente secondes. Ce n’est cependant pas une dépendance qui m’empêche de vivre. Je sais que je peux m’en passer. Quand ça ne capte pas, je me fais une raison.

Odb : Si tu l’oublies chez toi, fais-tu demi-tour ?

DT : Évidemment ! Le plus loin où je peux aller sans mon téléphone, c’est de descendre jusqu’au quatrième étage, sachant que j’habite au cinquième. Mais ça n’arrive jamais, je l’ai toujours à la main.

Odb : Combien envoies-tu de SMS par jour ?

DT : Heureusement que les textos sont illimités, car j’en envoie pas mal ! Mon angoisse, c’est de décrocher le téléphone, il ne vaut mieux pas m’appeler. Avant, avec le téléphone fixe, on se parlait, maintenant on n’ose plus répondre sur le portable, car on préfère avoir le temps de la réflexion. Le SMS, c’est simple et efficace. De la même manière, je n’écoute pas mes messages vocaux, ça me stresse. Il y a quelques années, je ne décrochais même pas à mon agent, parce que j’étais trop occupée avec la météo. À cause de ça, j’ai dû louper des rôles, c’est sûr…

Odb : Te sens-tu prisonnière de ton portable ?

DT : Pas du tout. Ce qui est dangereux avec le portable, ce sont plutôt les réseaux sociaux. Quand je vais dessus pour voir ce que les autres postent, je suis horrifiée. Je trouve ça alarmant pour la société, surtout pour les jeunes. On s’en fout de la vie des gens. Moi, je n’y vais presque pas.

Odb : Le film met en évidence le fait que notre portable est devenu comme un journal intime. Fait-il office de carnet secret pour toi aussi ?

DT : Quand j’étais petite, j’ai toujours essayé de tenir un journal, j’en ai commencé une dizaine, mais j’écrivais trois jours, puis je laissais tomber. Avec le téléphone, je regarde mes textos, les photos, même si j’en prends très peu, et, effectivement, c’est comme un carnet intime.

Odb : Ton portable contient-il toute ta vie ?

DT : Personne n’a toute sa vie dans son portable. Cela dit, si tu fouilles dans mon téléphone, tu apprendras beaucoup de choses sur moi. Mes textos, c’est une petite partie de ma vie.

Odb : Tes applis préférées ?

DT : SeLoger.com, car j’aime bien regarder les annonces des appartements, Candy Crush, Uber Eats et Deliveroo.

Odb : Quels sont les numéros que tu appelles le plus souvent ?

DT : Ceux de Yoann et de Marine, mes deux copains de lycée, avec qui je suis en contact quotidiennement.

Odb : Et ceux qui sont dans tes favoris ?

DT : Eux deux, et mon père.

Odb : Serais-tu prête à jouer au même « jeu » que les protagonistes du film ?

DT : Oui, je pense. Je ne me sens pas trop à l’aise avec le small talk (discours informel que l’on tient quand on n’a rien à dire, NDLR), je préfère quand ça « frémit » un peu… Je trouve sympa de sortir des clous. Dans le film, on voit que la vérité nous remet dans le droit chemin.

Odb : Le film nous interroge sur le thème : « Doit-on tout se dire ? » Que répondrais-tu à cette question ?

DT : Mon père est mathématicien, il est dans la logique pure. J’aurais donc tendance à penser que la vérité in fine apporte toujours des choses meilleures que le mensonge. Après, il y a des exceptions, évidemment. Parfois, il faut se faire violence.

Odb : T’es-tu déjà retrouvée dans une situation compliquée à cause de ton portable ?

DT : Un quiproquo par SMS, ça arrive à tout le monde. Une fois, avec une copine, j’ai eu un délire à partir d’une blague Carambar, qui impliquait un truc sexuel et d’adultère. Ça n’avait rien à voir avec la vérité, mais, au lieu d’envoyer cette private joke à ma pote, je me suis trompée et je l’ai adressée à mon mec. Évidemment, il ne m’a jamais cru…

Odb : As-tu déjà fouillé dans le portable de quelqu’un sans son autorisation ?

DT : Non, je n’ai jamais fouillé dans le téléphone d’une autre personne. Bon, en fait, j’exagère, je l’ai déjà fait un tout petit peu. En même temps, quand on fouille, ça confirme souvent ce qu’on pressent, donc on n’est jamais vraiment surpris. Mais je ne suis pas curieuse au point de fouiller pour fouiller.

Odb : Comment réagirais-tu si ton mec allait fouiller dans ton portable ?

DT : Je serais très surprise, car j’estime être quelqu’un digne de confiance. Mais je trouverais ça plutôt mignon aussi.

Odb : Aimes-tu les jeux de société ?

DT : Je les adore. Je suis très, très, très joueuse.

Odb : Quels sont tes jeux favoris ?

DT : Les Loups-Garous de Thierceleux, Time’s Up. Cet été, j’ai même joué à Dixit.

Odb : À quelle occasion joues-tu ?

DT : Entre amis, le soir.

Odb : As-tu un souvenir de jeu qui a mal tourné ?

DT : Oui, en jouant à Loups-Garous. Une copine un peu susceptible s’est mise à pleurer parce qu’elle s’est fait insulter dans le cadre de la partie. C’est pour ça que j’aime jouer, ça fait ressortir les personnalités.

Odb : Et le souvenir d’un jeu qui t’a fait vraiment rire ?

DT : J’ai beaucoup rigolé avec Blanc-Manger Coco. Les mimes de Time’s Up, c’est également très drôle. Voir un homme de 65 ans mimer la petite sirène, c’est hilarant !

Odb : As-tu des secrets ?

DT : Non. Il y a des choses que je n’ai pas envie de dire, mais pas de secrets. J’aime pouvoir parler de tout.

Odb : Le film part du postulat que nous avons tous des choses à nous reprocher. Es-tu d’accord avec cela ?

DT : Oui, c’est vrai que les personnages ont tous quelque chose à se reprocher, mais beaucoup ont des raisons valables d’avoir fait ce qu’ils ont fait. Il y a des choses qui pourraient paraître critiquables, mais, au final, on comprend pourquoi chacun a agi de la sorte. C’est un peu pareil dans la vie.

Odb : Ton personnage a-t-il des choses à cacher ?

DT : De toute la bande, je suis la plus jeune et la plus pure. Léa n’a pas beaucoup eu d’expériences avec des personnes décevantes, elle est encore ingénue. Elle n’a pas été abîmée par la vie. Ni aigrie ni effrayée. C’est beau !

Odb : Qu’as-tu de commun avec elle ?

DT : L’enthousiasme, son côté « je vais dire oui à tout ». Elle a envie de jouer, d’être avec les gens.

Odb : Cela a-t-il été difficile de te glisser dans la peau de Léa ?

DT : Non, car j’aimais mon personnage, c’était un plaisir de l’interpréter. L’ambiance qui régnait sur le tournage aidait aussi beaucoup. Il y avait un confort de travail idéal, on était tous ensemble, ça faisait un peu colonie de vacances. Je me sentais très libre.

Odb : Qu’est-ce que le duo avec Vincent Elbaz t’a apporté ?

DT : Il m’a immédiatement mise à l’aise. Il m’a libéré des appréhensions que j’avais de jouer un couple avec quelqu’un que je ne connaissais pas. C’est un super partenaire. Tout de suite, on s’est bien entendus.

Odb : Quel comédien t’a le plus bluffé ?

DT : Suzanne Clément. Ce fut un coup de cœur artistique. Elle a une sensibilité qui me touche. Et puis, je l’ai trouvée très drôle.

Odb : Tes projets ?

DT : Je tourne actuellement le film La Belle Époque de Nicolas Bedos.

Odb : Qu’aimes-tu dans ton métier ?

DT : Les réactions des gens… et pouvoir incarner quelqu’un qui n’est pas moi.

Odb : Et que détestes-tu ?

DT : Quand j’ai l’impression de mal faire ou de ne pas avoir fait mon maximum.

Le Jeu réalisé par Fred Cavayé avec Vincent Elbaz, Bérénice Bejo, Stéphane De Groodt, Grégory Gadebois, Roschdy Zem, Suzanne Clément et Fleur Fitoussi. Actuellement dans les salles.

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