Smart Fortwo for us

Passionné de culture urbaine et de musique électro, n’allez pas plus loin : ces smart sont pour vous ! Dix bulles d’oxygène qui vous donneront de la hauteur en jungle urbaine. Avec, comme ultime adrénaline, le son de la French Touch. Une initiative et une production 100 % made in France.

Eric Valz

Hervé Poquet, Brand Manager de smart, le clame haut et fort : les dix smart inspirées des dix numéros de All Gone – la bible annuelle de la Street Culture qui fête ses dix ans chez colette – ne sont ni des Art Cars destinées à la seule exposition, ni des productions en microséries. Elles seront tout simplement vendues à des prix cohérents avec l’offre du constructeur, soit 24 900 euros pour les smart fortwo et 28 200 euros pour le cabriolet.

Genèse

Le Brand Manager cherchait à monter un projet qui insuffle de l’énergie à la marque. Celle-ci étant naturellement véhiculée par la musique, smart France s’est alors rapproché du label Ed Banger Records, champion de la French Touch (Daft Punk, Breakbot, Justice, Cassius…). Il a rencontré le DJ Pedro Winter, son fondateur et producteur, à la recherche d’un ambassadeur de marque. « Comme la smart, la musique électronique est née – à Détroit et Chicago – dans un environnement urbain », souligne Hervé Poquet.

Univers de marque

« Très vite, se souvient-il, on s’est mis à évoquer All Gone, le livre. Vu la qualité de l’écriture, j’étais convaincu que son auteur était américain. » Pas du tout, Michael Dupouy est français et connaît bien Pedro Winter, qui fait le lien. Au bout de trois rencontres, l’idée fuse : fêter les dix ans de All Gone avec dix voitures inspirées de ses couvertures. Hervé Poquet ne mettra que dix secondes à convaincre le président de son groupe, ex-patron du marketing Europe, tant la collaboration entre All Gone et smart semble naturelle. « Le contenu du livre, précise Hervé Poquet, correspond à l’univers de la marque, très à l’aise autour de la mode urbaine et du design. »

Effet communautaire

Les trois sphères – smart, Ed Banger et All Gone –, très équilibrées dans le partenariat, se répondent entre elles. Une sorte d’effet communautaire où musique, édition mode et constructeur ont le même âge : quarante ans. Un trio 100 % français et made in France, les smart fortwo étant fabriquées à Hambach, en Moselle. Et ce que seul un constructeur peut financer : le véhicule se métamorphose littéralement en coffee book roulant, à la gloire du pur lifestyle. Pénétrer dans le véhicule revient alors à s’immiscer dans la Street Culture qui nous a vus grandir. Si pour le son le partenariat fut aisé (« bien insonorisée, la voiture est le meilleur endroit pour écouter de la musique et la partager »), la plus grosse difficulté a été de faire coller le graphisme aux couvertures du livre, l’édition s’exprimant en Pantone, le carrossier en Ral (nuanciers). On passera sur les longues recherches sur les matières, le wrapping, le covering avec Body Panel en cuir et laminage façon cuir pour la smart inspirée de l’édition 2010 de All Gone, les vrais chromes des jantes enluminés de teinture or, les peintures intérieures des phares, etc.

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Dans l’esprit premium qui a fait sa réputation, smart a en effet fait appel aux meilleurs artisans pour réaliser ses véhicules. Parmi eux, le sellier LSA, spécialiste depuis vingt-trois ans de la sellerie de cuir sur mesure ; ses peaux proviennent du tanneur anglais J. Connolly, adoubé par la reine Elizabeth II. Mais aussi Midway Prod, ex-manager du showbiz Alain Regnoux, qui s’est chargé de toute la personnalisation des carrosseries (peinture, covering, traitement des surfaces) et de la conception des pneumatiques spécifiques. La smart de Castelbajac en 2004, c’était déjà Midway ; plus près de nous, les 30 smart en cannage pour le groupe Como ou la Mustang d’Alexandre Vauthier. Au final, chaque auto aura exigé plus de cent heures de travail. « Nous allons poursuivre l’histoire à trois, conclut Hervé Poquet. Et si demain l’international adhère au concept, le package restera global. »

 

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INTERVIEW CROISÉE
PEDRO WINTER PREMIUM STREET FOR SMART MICHAEL DUPOUY

 

Pedro Winter, patron du label Ed Banger Records (Breakbot, Justice, Cassius, DJ Mehdi, Mr. Oizo…), et Michael Dupouy, auteur et éditeur de All Gone, la bible annuelle de la Street Culture, reviennent sur leur partenariat avec smart, l’électro française et la Street Culture.

En musique, lorsqu’on parle de Street Art ou de culture urbaine, ne se dirige-t-on pas davantage vers le rap, le slam, le hip-hop… que vers la musique électro ?
Pedro Winter : Avec Michael Dupouy, on prouve que le spectre est bien plus large que ce que les gens pensent.

 

C’est davantage par la danse, donc par le mouvement, qu’on arrive à l’électro sur la Street Culture. Le mouvement, c’est ce qui fédère All Gone & Ed Banger pour smart ?
Pedro Winter : Cela fait vingt ans que l’on se connaît. On s’est rencontrés sur les mêmes dance floors (Palace, Queen…).

 

Si vous prenez le volant d’une smart, qui conduit, Michael Dupouy ou Pedro Winter ?
Pedro Winter : J’ai toujours été chef de bande. Je suis le chauffeur de bus de ma troupe, bien plus que le capitaine de soirée.

 

En smart, vous sentez-vous smart ?
Michael Dupouy : Complètement !
Pedro Winter : On ne se travestit pas. smart nous a donné une vraie carte blanche.

 

En mouvement, la smart se fait mobile. Le « camo » [le motif camouflage Île-de-France, composé à partir de la carte des huit départements composant la région] la rend différente sous chaque angle. C’est de l’art cinétique sur quatre roues ?
Michael Dupouy : On a poussé le concept dans ses retranchements. Pedro a même demandé l’ajout d’un caisson de basse pour amplifier le système audio JBL avec huit enceintes pour une puissance de 240 watts. C’est très excitant pour nous que ces smart puissent être vues au Mondial. Plus elles sont petites, plus elles sont visibles.

 

Belle monte audio ! La signature sonore, en quoi consiste-t-elle ?
Pedro Winter : Tout simplement en une clé USB du label Ed Banger dont la playlist colle à chaque chapitre de All Gone, écrit par Michael Dupouy.

 

Le camo, c’est pour mieux se fondre dans la jungle urbaine ou s’y révéler ?
Michael Dupouy : S’y révéler. Avec un tel pattern [structure, motif, NDLR], on ne peut pas passer inaperçu. Clairement, on est là pour être vu.

 

Le camo, c’est donc all over ?
Michael Dupouy : Oui !

 

Les basics, le no logo, le minimalisme, c’est terminé ?
Michael Dupouy : Oui ! Plus le monde est en crise, plus la Street Culture est dans l’émancipation. La Street Culture prend toujours le contre-pied de la société et ses tendances remontent à contre-courant.

 

Et la Screen Culture ?
Michael Dupouy : Rien ne peut remplacer la mise à l’épreuve dans la rue. La rue fait la loi, elle juge. Et elle confirme ce que l’écran ne peut que diffuser.

 

On a bien compris que le camo dépassait le périphérique et la banlieue. Ça ne va pas jusqu’à Marseille, tout de même ?
Michael Dupouy : Du tout. Ni 13, ni formes de la Région PACA en vue.

 

Quelles sont les frontières de la Street Culture ?
Michael Dupouy : Il n’y en a aucune. C’est la culture la plus consommée au monde.

 

Le Street Art regroupe toutes les formes d’art réalisé dans la rue. Une smart devient-elle une œuvre d’art par le motif ou l’était-elle déjà avant par le concept ?
Michael Dupouy. : Elle portait déjà cela en elle. C’est ce qui donne tout son sens au projet.

 

Le grand public voit le Street Art comme un art éphémère… Avec une smart All Gone qui disparaît au coin de la rue, vous l’encouragez ?
Michael Dupouy : Oui ! Mais oubliez le Street Art. C’est de Street Culture dont il s’agit ici : d’expression visuelle, de musique et d’art digital, comme Michael Manning qui utilise tablettes tactiles et logiciels d’images pour réaliser ses tableaux présentés sous forme de tirages 3D.

 

Si la smart était une pompe, vous la verriez plutôt Air Max Nike, Converse, Van’s ou Adidas, version Kanye West ?
Michael Dupouy : Quelle que soit la marque choisie ?

 

Oui…
Michael Dupouy : Les nouvelles Adidas MND. Elles sont foncièrement modernes et légères. Elles nous font progresser au quotidien.

 

Jusqu’où pouvez-vous piloter vos idées pour un constructeur auto sans sortir de la route ?
Michael Dupouy et Pedro Winter : Sans carte blanche, nous n’aurions pas accepté le partenariat. Avec la smart, nous sommes en phase : c’est la citadine parisienne de la mobilité. On la convertit, pour nous, en voiture idéale grâce à la convergence de nos univers esthétiques et musicaux.

 

Donnez-vous un coup de vieux aux Art Cars d’Hervé Poulain ?
Michael Dupouy : On les enfonce ! Non, plus sérieusement, Michael Manning est le Warhol de notre génération.

 

Pour finir, Pedro, êtes-vous toujours Pleasure et No Limit [PNL, allusion à un de ses tatouages] ?
Pedro Winter : Totalement, c’est ça qui nous a plu dans cette collaboration.

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