Transport, vers de nouvelles mobilités

Transformation de nos villes, nouveaux comportements en matière de transport… les acteurs de ces changements s’interrogent de plus en plus sur les solutions « mobilité » (voiture, vélo, trottinette électrique, navette sans chauffeur)  à offrir à leurs clients. Aujourd’hui, on partage, on loue pour se déplacer. Une mobilité qui se veut plus douce et respectueuse de l’être humain, de l’environnement, de préférence électrique. Demain, on ne conduira plus, le robot microvoiture autonome avec une pile à combustible à hydrogène le fera pour nous. Le fin du fin.

 

Jean-Christophe Lefèvre

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Se déplacer propre, c’est rouler électrique

Les nouveaux modes de déplacement qui émergent, tout comme ceux de demain, sont et seront « zéro émission à la source ». Plus question de polluer avec des gaz d’échappement, le pétrole sous toutes ses formes, y compris le plastique, n’est plus admis dans les villes et ailleurs. C’est donc le véhicule électrique qui prend sa revanche, lui qui a été inventé il y a plus de cent ans, avant même le moteur à explosion ! Pour l’heure, la mobilité électrique automobile est majoritairement organisée autour d’une énergie embarquée et délivrée par de lourdes batteries (Tesla, Renault, Nissan, Volkswagen, Audi, etc.), mais qui sera demain fournie directement à bord par une pile à combustible à hydrogène permettant de produire l’électricité que l’on consomme. Cette PAC (pile à combustible) n’est pas vraiment nouvelle – les capsules spatiales Apollo en étaient équipées pour fournir leur propre énergie électrique à partir d’éthanol comme carburant – et a peu évolué. Outre la moindre dépendance aux fabricants asiatiques de batteries lithium-ion, la PAC permet de réduire drastiquement le poids, donc la consommation du véhicule. Si les constructeurs automobiles les plus avancés commercialisent déjà des voitures équipées de pile à combustible à hydrogène (Toyota, Honda, Mercedes, Hyundai), il reste néanmoins le problème majeur de la recharge en H2, le réseau de distribution étant embryonnaire.

Les Asiatiques ont une longueur d’avance

Il revient à Toyota d’avoir défriché ce terrain de la PAC hydrogène avec sa Mirai (« futur » en japonais), qui est commercialisée à 79 900 euros. Sa pile développe 154 ch et son autonomie atteint 500 kilomètres grâce à ses 4,9 kilos d’hydrogène sous pression stockés dans deux réservoirs à 700 bars. Si vous voulez y « goûter », rien de plus simple : il vous suffit de prendre un taxi Hype, qui aligne plus d’une centaine d’exemplaires à Paris et sa région et en prévoit 600 à la fin 2020. Un autre Nippon tient la dragée haute en la matière à Toyoto : il s’agit de Honda avec sa Clarity (« clairvoyance » en anglais), longue de 4,91 mètres et emmenée par un moteur électrique de 174 ch alimenté par 5 kilos d’H2 assurant 590 kilomètres d’autonomie. Pour l’heure, elle n’est commercialisée en Europe qu’au Royaume-Uni et au Danemark, en plus du Japon et des États-Unis.

Un autre Asiatique, mais coréen celui-là, peut revendiquer le fait d’être accessible à tout un chacun : Hyundai avec sa Nexo (4,67 mètres de longueur), qui succède à la ix35 Fuel Cell. Son prix de 72 000 euros a été dévoilé au dernier Salon de l’auto à Paris, de même que son autonomie de 666 kilomètres, un record. Sa PAC développe 130 ch, aidée par une batterie de 40 kW, le tout assurant au cumul 163 ch et un fonctionnement plus linéaire grâce à cette électricité stockée dans sa batterie. Seul écueil : son poids est identique à une voiture électrique classique.

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Toyota Mirai

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Hyundai Nexo

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Et du côté des constructeurs européens ?

Le seul constructeur européen qui ait vraiment annoncé un modèle commercialisable prochainement est Mercedes avec son grand SUV GLC F-Cell (4,67 mètres de longueur). L’originalité de la solution PAC avec batterie rechargeable, comme pour Hyundai, permet de faire fonctionner la pile à combustible dans sa plage de rendement optimale alors que la batterie couvre les demandes de fortes puissances. La batterie de 13,5 kWh sert donc de tampon pour fournir en continu l’électricité au moteur avec une puissance combinée de 211 ch. Seule, elle assure 51 kilomètres d’autonomie et, au total, 478 kilomètres grâce aux 4,4 kilos d’hydrogène embarqué. Pour l’heure, le seul tarif communiqué concerne la location en longue durée consentie aux entreprises « pilotes » du test en Europe, soit un montant de 800 euros mensuels. Une bonne base de départ !

En tout état de cause, 2019 se révèle aussi une année charnière pour l’offre de véhicules électriques à batteries rechargeables avec l’arrivée des constructeurs allemands sur ce marché de niche, comme Mercedes avec son SUV EQC, Audi avec son encore plus grand SUV e-tron, Mini avec sa citadine électrique – qui trouvera d’ailleurs sur son chemin les Peugeot e208 et sa cousine Opel eCorsa, alimentées aux électrons –, ou encore la DS 3 Crossback E-Tense, prévue fin 2019. Citons également Volkswagen qui a révélé sa ID3, une grosse Golf électrique déjà réservable en ligne. Bref, une concurrence accrue sur tous les segments avec des acteurs majeurs, expérimentés et disposant d’un réseau bien implanté qui fera de l’ombre, c’est certain, à Tesla, dont la Model 3 est une vraie réussite, ou encore à Jaguar et son SUV I-PACE.

Pour finir ce tour d’horizon, il faut bien entendu saluer les précurseurs de cette électrification automobile qui ont, par leur offre, familiarisé et rassuré le grand public… et même les utilisateurs professionnels. Nous voulons parler de Renault et Nissan dont la Zoé et la Leaf 2 trônent sur le podium des ventes : première marche pour la Française dans l’Hexagone, seconde en Europe, et l’inverse pour la Nipponne.

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Mercedes SUV EQC

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Audi SUV e-tron

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Les navettes autonomes

D’autres pistes sont explorées pour faciliter la mobilité, surtout urbaine, avec la flexibilité des navettes autonomes qui, alliant l’électricité et la conduite autonome, permettent de ne plus dépendre des transports en commun. Le constructeur français Navya fait déjà rouler ses navettes dans plusieurs villes et même dans une station de ski alpin. Cette Shuttle Navya est commercialisée à plus de 115 exemplaires dans le monde et, si elle n’est pas des plus sexy avec son design assez mou, elle a pour elle l’originalité de sa fonction : quinze personnes peuvent monter à bord (en plus de l’opérateur obligatoire qui peut intervenir en cas de problème) et se laisser mener à la vitesse de 25 kilomètres/heure pour cette version 4×4 électrique pilotée par une batterie de caméras, capteurs, radars, antennes GPS et autre centrale inertielle.

La plus récente mise en service a eu lieu cet hiver avec une navette à Val Thorens pour desservir la station, complétant les exemplaires déjà en action à Lyon, Paris La Défense, Rennes et Lille. L’autre véhicule autonome de Navya est un taxi, l’Autonom Cab, qui transporte six personnes et peut de son côté croiser à 50 kilomètres/heure avec des pointes jusqu’à 90.

Pour Christophe Sapet, président de Navya, « les grands défis de la mobilité́ nous engagent à créer de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux usages pour proposer à̀ nos clients un service global. Partagé ou privatisé, ce nouveau service de transport fluide, continu et performant répond aux attentes des utilisateurs avant, pendant et après le trajet. Avec les Autonom Cabs, nous proposons une expérience de mobilité́ inédite, performante et fluide, du premier au dernier kilomètre. »

Citons aussi ce projet joliment baptisé « Nimfea », en référence à l’artiste impressionniste Claude Monet : il s’agit d’un service de trois navettes électriques et autonomes qui devraient relier la gare de Vernon à l’atelier du peintre à Giverny en Seine-Maritime. Les navettes i-Cristal, développées par Transdev et Lohr, peuvent embarquer seize passagers sur les 12 kilomètres du parcours sur route ouverte. L’initiative doit permettre « d’expérimenter la circulation de navettes autonomes sur route départementale ainsi que le principe d’une supervision mutualisée », tout en mesurant l’acceptabilité sociale de la technologie. Les avis des passagers et des automobilistes seront recueillis tout au long de l’expérience, qui se déroulera de mars à octobre 2021.

Le projet « Paris-Saclay Autonomous Lab » a pour objectif encore plus ambitieux « d’inventer et d’expérimenter de nouveaux services pour une mobilité autonome, intelligente, électrique et publique ainsi que privée », comme aime à le souligner Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France et d’IDF Mobilité. « Cette expérimentation est à̀ l’échelle d’un territoire d’innovation, le plateau de Saclay, avec un poste de commande centralisé et une route connectée qui communiquera avec les véhicules. Ce projet est pour nous essentiel, car il doit préparer les transports en commun du futur, notamment pour déployer de nouveaux services utiles aux Franciliens et complémentaires des réseaux de transports, que ce soit le soir, en heures creuses ou dans des zones mal desservies. » Concrètement, il s’agit là aussi de tester des solutions innovantes et comprenant des véhicules autonomes entre la gare de Massy et le plateau de Saclay dans l’Essonne (6 kilomètres). À commencer par trois Renault Zoé Cab, le constructeur français étant un acteur majeur du projet, ainsi que la fameuse navette de Transdev et Lohr du projet de Giverny. Il suffit de passer par l’appli MobiBot pour la navette et Marcel pour les Zoé afin de commander un véhicule qui viendra vous prendre sur un point de rencontre préétabli en fonction de son trajet et du nombre de places disponibles à bord. Assez génial comme service, il ringardise à terme les taxis avec chauffeur, dont les VTC qui n’ont plus le vent en poupe. D’ailleurs, Uber est le leader mondial de la voiture autonome, VTC ou pas, et ce n’est pas un hasard ! On l’aura compris, l’avenir de la mobilité, c’est bien ce qui se joue aujourd’hui dans ces expérimentations.

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Mobilité green : on ne possède plus, on loue

Parmi les grandes tendances qui se dégagent pour la mobilité de demain, retenons-en une qui constitue une évolution majeure de la société et des modes de consommation : on n’est plus propriétaire de son véhicule, quel qu’il soit, on le loue, on le partage et on le rend quand on n’en a plus besoin, le tout sans engagement et sans pénalité. C’est le développement de la location longue durée pour les particuliers, calquée sur celle plus connue des entreprises. Une révolution menée, entre autres, par le numéro un européen de la location longue durée, LeasePlan.

Chez le loueur, on ne manque pas d’humour et, quitte à paraphraser George Clooney et son « What else ? » pour Nespresso, Dirk Pissens, le patron France du loueur LLD, n’hésite pas à déclamer son nouveau mot d’ordre « What’s next ? », censé résumer la philosophie d’action pour les années à venir. Ainsi, pour LeasePlan, les nouveaux secteurs de la « mobilité́ partagée » seront l’autopartage en « B to B », comme celui signé avec GoMore ou Cityscoot pour les scooters électriques, le développement des partenariats avec les sociétés de VTC (Uber), la location en LLD aux particuliers – Dirk Pissens voit un quart de son parc loué sous cette formule – et, enfin, la connectivité́ des données et solutions numériques pour les gestionnaires de parcs. « Je suis sûr que nous allons passer de la détention à la location, y compris pour des durées plus courtes, et qu’il faut une flexibilité totale dans la location », ajoute Dirk Pissens. À terme, LeasePlan prévoit que tous les véhicules de son parc en location seront électriques en 2030. Autant dire que c’est déjà demain !
Enfin, afin que toutes ces nouvelles mobilités se développent dans un environnement rassurant pour les acteurs comme pour les clients, le pouvoir politique, les élus et les responsables impliqués doivent mettre en place un encadrement légal et légitime, accepté par tous. À commencer par les usagers.

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Citroën Ami One

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Citroën et Renault : « small is very beautifull ! »

Pour la marque au double chevron, le passé est un coffre aux trésors dans lequel on peut puiser sans fin. Surtout en cette année 2019, celle du centenaire de Citroën. Après l’excellence des suspensions à double butée hydraulique de la C4 et du C5 Aircross, nous voici donc transporté dans l’univers des Ami 6 – l’élégance et le chic inventif d’une 2CV en plus snob – avec cette Ami One,
petite citadine électrique autonome affichant 100 kilomètres de rayon d’action et pouvant être conduite dès l’âge de 14 ans en raison de sa vitesse limitée à 45 kilomètres/heure. Mignon tout plein, n’est-ce pas !

De son côté, Renault n’est pas seulement impliqué dans des programmes de recherche avec des partenaires hors domaine de l’automobile, la marque au losange développe aussi sa propre vision de la voiture du futur en ville. Avec l’EZ-POD, il s’agit ici d’un robot connecté pour le transport de personnes sur de courtes distances. Petite taille et petite vitesse, mais service total et autonome avec ses capteurs, radars et antenne GPS pour mieux se faufiler au cœur de la cité.

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