48 heures à Rome

Offrez-vous 48 heures de villégiature dans la ville aux sept collines. Parcours et nouvelles adresses à saisir au vol.

Éric Valz

Vendredi

18h15

Les toits de Rome à l’Hôtel de Russie

 

La fenêtre de votre grande chambre donne sur la baroque Piazza del Popolo – du latin populus, le « peuplier » et non le « peuple » – avec son obélisque d’Héliopolis, ses trois églises et ses deux fontaines. Vous êtes bien à Rome, à 300 mètres de la villa Borghèse, allongé deux minutes sur votre lit king size à vérifier vos mails, en prenant la pose de la belle Pauline Borghèse, jeune sœur préférée de l’empereur Napoléon Ier, sous le ciseau d’Antonio Canova. En 1917, Jean Cocteau décrivait déjà l’hôtel de Russie comme un « paradis sur terre ». Ici, chambres et salons revêtent des teintes délicates à l’œil, allant du bleu-vert au sable ivoire avec des nuances plus sophistiquées d’améthyste… Un éden néoclassique neutre, en somme, au mobilier hétéroclite mélangeant élégamment les styles.

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Hôtel de Russie
Via del Babuino, 9,
00187 Roma.
Tél. : +39 06 328 881.
roccofortehotels.com

18h45

Cocktail avec un monstre sacré de la cuisine italienne

À peine le temps de troquer votre panoplie de globe-trotteur pour une tenue plus élégante que déjà, au très chic Stravinskij Bar, vous sirotez un délicieux et très classe Dirty Martini réalisé avec du Gin Mare, le fameux gin espagnol fabriqué à Villanova, tout près de Barcelone. Très honoré, vous papotez gastronomie avec un monstre sacré de la cuisine italienne, le flying chef de luxe Fulvio Pierangelini qui, assisté de Nazzareno Menghini, renouvelle la cuisine du Jardin de Russie. Sur la terrasse odorante fleurit déjà le lilas.

Stravinskij Bar.
Via del Babuino, 9,
00187 Roma.
Tél. : +39 06 328 8870.

20h00

Opéra gastro-pop au Romeo e Giulietta Bowerman

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Ce soir, vous testez la nouvelle adresse de la chef étoilée Cristina Bowerman, ambassadrice de l’Exposition universelle de Milan. Le Romeo & Giulietta (2), ouvert le 13 mars dernier, est situé dans un espace impressionnant de 2 000 mètres carrés, une ancienne concession automobile qui réunira désormais le restaurant, une boulangerie et un glacier. L’intrigue de Shakespeare ne réunit pas ici les Montaigu et les Capulet mais la Californie et le terroir italien (Romaine aux cheveux roses, la hors norme Cristina Bowerman est native des Pouilles). Soit, par exemple, un très pop oxtail – ou queue de bœuf – avec coulis de céleri et crumble au chocolat !

Romeo e Giulietta Bowerman
Piazza dell’Emporio, 28,

00153 Roma.

22h30

Immersion dans l’Autel de la Paix d’Auguste

Au bord du Tibre, dans le Champ de Mars, vous voici face à l’Ara Pacis (l’Autel de la Paix), symbole du retour à la paix, édifié entre 13 et 9 av. J.-C., sous l’ère de l’empereur Auguste. Peu de monuments parviennent autant à transmettre les ambitions d’une classe dirigeante à l’apogée de son pouvoir. Le nez chaussé d’un masque, vous revivez son histoire grâce au projet multimédia l’Ara Com’Era, la première solution systématique de valorisation du patrimoine culturel romain en réalité augmentée.

Museo dell’Ara Pacis.
Lungotevere in Augusta,
00186 Roma.
Tél. : +39 06 0608.
arapacis.it

Samedi

10h00

Le sur-mesure romain

Ce matin, vous partez à la découverte des plus prestigieux ateliers d’artisanat de la ville. À quinze minutes à pied de l’hôtel, Via Francesco Crispi, vous vous introduisez dans la boutique de Marini Calzature, qui prit son essor en plein âge d’or romain (les années 1950 et 1960), chaussant Marcello Mastroianni, le Gregory Peck de Vacances romaines, Anna Magnani, Sergio Leone… Depuis des lustres, tout démarre ici avec un mètre, un crayon et un papier.
Cent mètres plus loin, vous pénétrez chez le tailleur Gaetano Aloisio. La belle couture à l’italienne s’y déploie sur trois étages grâce à une clientèle surtout étrangère dans un univers très classique, consacré à la précision du style et des mesures. Tout est produit à l’interne. Comptez 5 000 € pour un costume.

Marini Calzature
Via Francesco Crispi, 97,

00187 Roma.
marinicalzature.it

Gaetano Aloisio
Via di Porta Pinciana, 1,

00187 Roma.
gaetanoaloisio.com

12h30

Street Food dans la ville éternelle

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Un bon quart d’heure en taxi (ou trente minutes à pied) est nécessaire pour rejoindre ce tout jeune et nouveau temple de la street food. Ouvert par quatre amies le 13 novembre 2016 le long du Tibre, le restaurant Pianostrada Laboratorio di Cucina (3) dispense des cours de cuisine. Vous y apprendrez à réaliser la focaccia romaine et de délicieuses spaghetonni (des spaghetti à l’aspect plus consistant). Une heure après, vous savourez le vrai goût de Rome avec une réinterprétation toute personnelle des recettes traditionnelles autour d’ingrédients ultra-frais.

Pianostrada Laboratorio di Cucina.
Via delle Zoccolette, 22,
00186 Roma.
Tél. : +39 06 8957 2296.
pianostrada.com

15h00

Promenade au bord du Tibre

En sortant du restaurant, vous descendrez sur les quais (au niveau du pont Sisto) pour découvrir l’œuvre éphémère de l’artiste sud-africain William Kentridge qui a décoré les bords du Tibre. Sur plus de 500 mètres, plus de 80 personnages, mesurant parfois jusqu’à 10 mètres de haut, retracent l’histoire de Rome, depuis les mythes de la cité antique jusqu’à l’époque actuelle. Les Triomphes et Lamentations de Rome – c’est le titre de l’œuvre – associent chaque triomphe à une douleur car, derrière chaque victoire, il y a un vaincu. Du meurtre de Remus par Romulus à celui de Pasolini, jusqu’aux noyades des migrants au nord de Lampedusa, la simple technique du stencil permet de révéler l’empreinte du dessin éphémère – notre mémoire – sur la Ville éternelle. D’ici quatre à cinq ans, l’œuvre disparaîtra, recouverte par la pollution.

« Triomphes et Lamentations de Rome »
Piazza Tevere,
00186 Roma.

Dimanche

12h00

Stazione Termini avec De Sica

Il est temps de plier bagages et de songer à rentrer. Trente-deux kilomètres vous séparent du Terminal  1 de l’aéroport Leonardo da Vinci, situé dans la commune de Fiumicino, au nord du delta du Tibre. Pour une fois, en quittant Rome, vous emprunterez les transports en commun pour vous offrir un petit « trip » cinématographique. Vous trotterez donc sur la Via in Arcione vers l’arrêt de bus. Comme Jennifer Jones dans Stazione Termini de Vittorio De Sica (1953), vous prendrez le 85. Neuf minutes plus tard, vous débarquerez à la gare de Rome-Termini, qui vous permettra de rejoindre l’aéroport en trente minutes grâce au Leonardo Express.
Vous adorerez la longue marquise de la plus fréquentée des gares italiennes, très fifties, dessinée par les architectes Montuori et Vitellozzi, qui offre un contraste saisissant avec l’aspect rectiligne du bâtiment. Les Romains l’ont baptisée le « Dinosaure ». Vous voici dans les mêmes dispositions que Jennifer Jones, torturée par son amour pour un bel Italien (Montgomery Clift dans le film de De Sica). Sous les nervures de béton de la marquise, vous êtes dans le ventre du serpent, devant quitter la Ville éternelle mais si désireux d’y rester…

Gare de Rome-Termini (Stazione di Roma Termini)
Piazza dei Cinquecento, 1,
00185 Roma.
Tél. : +39 892 021.
romatermini.com

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