Aurélie Bidermann

La créatrice de bijoux devient directrice artistique des collections Poiray, tout en restant à la tête de la création de sa maison éponyme. Elle apporte sa vision d’un luxe jeune, gai et libre à une maison de joaillerie qui a le même âge qu’elle. Rencontre.

Aude Bernard-Treille. Photo : Karim Sadli

Votre style en trois mots ?
Bourgeoise, délurée et parisienne.

Votre arrivée chez Poiray apporte un vent de fraîcheur à la marque. Quelle a été votre première « touche personnelle » ?
Nos deux maisons ont par chance les mêmes codes : ce sont des marques fraîches, hautes en couleur. On retrouve en elles un côté solaire commun. Mon arrivée chez Poiray peut alors sembler très naturelle et sonner comme une évidence.

On connaît les classiques de la maison de joaillerie. Racontez-nous ce qu’était Poiray pour vous avant de la rejoindre ?
Pour moi, c’est une très jolie maison, très parisienne. On ne s’en rend pas forcément compte, mais c’est la dernière-née, en 1975. À plus de quarante ans elle est donc jeune, à côté de ses voisines Cartier, Chaumet ou Van Cleef… Je la résumerais à une « belle endormie ».

Raffinement, couleurs, belles pierres : c’est un terrain que vous connaissez bien. Pouvez-vous évoquer cette nouvelle collection ?
Malheureusement, il est encore trop tôt… Il faudra un peu de patience pour la découvrir.

Qu’est-ce que vous avez été obligée d’intégrer pour être dans la ligne Poiray ?
Rien, car l’ADN de Poiray est tout à fait proche de ce que je sais faire.

Comment présenteriez-vous la Parisienne chic d’aujourd’hui ?
La Parisienne a beaucoup de goût, elle est raffinée et sait accorder son look à des basics et des pièces rares. Elle sait donner du relief à son apparence avec un choix d’accessoires judicieux, comme des bijoux ou de jolis souliers un peu extravagants.

La photo, les voyages, l’art vous inspirent beaucoup. Donnez-nous un aperçu de vos derniers coups de cœur.
Je suis inspirée par tout ce qui est poétique, frais, quand tout se répond. Je suis allée en Égypte récemment et j’ai aimé son musée de la Culture. Je suis aussi une inconditionnelle du MET à New York, avec ses salles romaines ou précolombiennes.

Votre définition de l’élégance ?
C’est inné, cela ne s’achète pas. C’est un sourire, une attitude. Pour moi, cela vient de l’intérieur et reflète une personnalité.

Un succès mode qui vous laisse plus que perplexe ?
En fait, quand je m’habille, j’ai mon style, je ne suis pas « à la mode » car je ne la suis pas forcément. J’achète ce qui me plaît, en fonction du moment, et je ne fais pas trop attention au reste.

Qu’aimez-vous chez les autres ou sur les autres, mais pas sur vous ?
Le pantalon à pattes d’éléphant.

La faute de goût pour laquelle vous avez le plus d’indulgence ?
Je trouve qu’on ne peut pas parler de faute de goût car c’est trop subjectif. Chacun a un style différent et l’exprime à sa façon.

Quel est le plus grand défaut des créateurs en général ?
Aucun.

Le bijou le plus symbolique pour vous aujourd’hui ?
Un médaillon que j’ai créé pour la naissance de ma fille.

Le bijou de famille qui vous est cher ?
Ce sont un poudrier et un étui à rouge à lèvres qui appartenaient à ma grand-mère, de chez Van Cleef, en or rose avec un petit canard, des gravures serties magnifiques. Ce sont deux objets précieux qui ont une histoire.

Découvrez le travail d’Aurélie Bidermann à partir du mois de juin dans les boutiques Poiray et Poiray.com.
Poiray, 17, rue de la Paix, 75002 Paris.

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