Feder, jeune prodige de l’électro

Figure incontournable de la scène internationale, numéro un dans 21 pays avec son tube Goodbye, Feder lance son dernier single et produit Désobéissance, le nouvel album de Mylène Farmer. Rencontre.

 

Olivia de Buhren

Qu’est-ce que signifie « Feder », votre pseudo ?

C’est le raccourci de mon nom de famille, Federiconi.

Votre musique en trois adjectifs ?

Sensuelle, groove et mélancolique.

Dans quel genre de musique vous situez-vous ?

J’ai commencé avec de la deep house, maintenant je fais de l’électro, de la house aussi. Dans la deep house, il y a beaucoup d’instruments organiques. Aujourd’hui, je fais davantage appel à des instruments électroniques. Je ne veux pas me limiter au côté physique de l’instrument. J’aime m’évader dans tout ce qu’il y a d’infini, dans toutes les possibilités qu’offre mon ordinateur.

Comment se déroule la création d’un titre ?

Je pars d’une mélodie et je vais chercher de la nouveauté dans un instrument. Je me pose et me demande ce qui n’a pas été fait. J’essaie de trouver de nouveaux sons.

Qu’est-ce qui vous inspire ?

Tout, et tout le monde. Il y a tellement de bonnes choses qui sortent aujourd’hui. Il y a des gens, comme Flume, qui apportent beaucoup à la musique. C’est intéressant, je m’inspire de tout ça. Après, je le réinterprète à ma manière.

Le titre Goodbye est celui qui vous a réellement lancé. Dans quelle condition a-t-il été composé ?

J’étais chez moi, à Paris, dans mon appartement d’étudiant au sixième étage sans ascenseur, avec des enceintes à deux francs six sous, en train d’enregistrer des voix. Je faisais avec les moyens du bord, mais il y avait une vraie ambiance. J’aimais ce côté un peu rafistolé, en prenant un bout de guitare et en le dupliquant, en cherchant une mélodie qui fasse « groové ». J’ai composé ce morceau dans la nuit, puis je l’ai fait écouter à mes potes du groupe Synapson, et ils ont aimé. Après, j’ai commencé à passer cette musique en soirée, les gens ont kiffé et ça a commencé à prendre.

Y a-t-il eu des moments difficiles depuis le succès du titre ?

Au début, c’était très dur d’enchaîner les soirées. On m’appelait de partout en Europe pour mixer. Je dormais peu, mais j’ai appris à gérer et, aujourd’hui, j’ai une meilleure hygiène de vie.

Votre nouveau titre s’appelle Control. Pouvez-vous nous en parler ?

C’est une musique que je veux sortir depuis un an. C’est un vrai coup de cœur. Le single sortira fin octobre. Je suis impatient de le faire écouter.

Comment s’est faite votre collaboration avec Mylène Farmer pour son dernier album ?

Mylène a voulu me rencontrer, car mon univers lui plaisait. Elle aime ce côté « dark sensuel » que l’on trouve dans mes sons. Au fil du temps, on est devenu potes. Par la suite, elle m’a demandé de l’aider sur son l’album.

Votre meilleur moment sur scène ?

J’aime quand ça part en impro, quand le public est tellement à fond qu’il ne veut pas que tu t’en ailles. C’est beaucoup moins formel, c’est un moment de grande créativité.

L’artiste avec lequel vous vous sentez le plus proche ?

Diplo. C’est une personne qui s’octroie des libertés dans le hip-hop, qui aime varier les styles… J’adore !

Un artiste qui vous impressionne ?

Skrillex, pour toute sa production. Il m’apprend beaucoup.

Qu’est-ce que vous avez de plus ou de moins que les autres ?

Je n’aime pas me mettre en avant, il y a des gens qui savent très bien se vendre, mais moi, ce n’est pas le cas. Mon plus, c’est d’être toujours dans l’empathie. Ça me permet de faire ressortir les idées des gens avec qui je collabore.

Un truc qui vous agace dans la musique ?

Les gens qui se croient créatifs mais qui ne le sont pas. Je n’aime pas la facilité qui consiste à reproduire quelque chose et à ne pas le réinterpréter.

Une adresse après un set endiablé ?

Chez moi, ou dans mon studio.

Un rituel avant de monter aux platines ?

Un check tendresse avec mon « tourneur », celui qui organise mes spectacles.

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