Léa Brassy, surfeuse

Surfeuse, plongeuse, capitaine, l’aventurière, dirtbag activist et ambassadrice Patagonia Léa Brassy, présentait récemment le film Fish People à Paris, à l’occasion de la Semaine du développement durable.

Éric Valz

Très soignée, posée, attentive, réfléchie, hypernaturelle, Léa Brassy est désarmante, qui affiche son bien-être aussi bien dans les eaux les plus inhospitalières du globe qu’à Paris, en interview. Cette fille, c’est l’harmonie au cœur du danger.
Au côté de cette citoyenne du monde, on s’immergera avec nostalgie dans notre propre enfance, nos sourires d’antan liés à la manière dont nous percevions alors la planète, le plus beau et le plus épique des terrains de jeu.
C’est là le but premier de son chant de sirène : alerter sur l’état du monde, envahi aujourd’hui par les déchets jusqu’aux coins les plus reculés de la banquise ou les eaux tumultueuses du Pacifique. À l’heure où vous lirez ces lignes, cette héroïne sera repartie en Alaska avec son compagnon pour réaliser un film sur le cycle de l’eau impacté par le réchauffement climatique.

L’océan, la mer, c’est quoi pour vous ? La matrice ?
Oui. C’est à la fois l’origine et l’objectif. C’est la mer qui donne la vie, trace le chemin, montre la lumière. Elle est indispensable. Son contact a bouleversé mon existence.

Pourquoi surfer en eaux inhospitalières ?
Surfer, c’est un moment d’introspection, de connivence avec la nature et d’harmonie. Dans les endroits inhospitaliers, les sensations sont démultipliées, les émotions plus intenses. La grandeur des paysages, les montagnes qui tombent à pic dans l’eau (en Norvège, en Islande, les décors de l’Arctique, NDLR), tout cela impose une solennité au moment qui nous dépasse.

Quel océan préférez-vous ?
Le bleu du Pacifique m’hypnotise et me transcende complètement. Il a une couleur particulièrement profonde et intense. Cet océan est très impressionnant. J’aime vivre sur la mer, sur un bateau, au quotidien. C’est un apprentissage en autonomie.

Qu’est-ce qui vous attire au fond de l’eau ?
Le silence, la beauté qui fait du bien et la chasse sous-marine. Je chasse pour me nourrir. C’est un endroit où on ne peut pas tricher, ni avec soi-même ni avec la nature.

Pourquoi avoir choisi Patagonia et non une autre marque ?
Patagonia incarne à l’échelle d‘une entreprise ce que moi je crois à l’échelle individuelle. L’enseigne est autant attentive à l’impact environnemental, social et économique de la fabrication de ses produits qu’à celui lié à leur mode de consommation. Un vrai acte citoyen, c’est de faire des bons choix en tant que consommateur.

Reste-t-il encore dans l’océan des endroits préservés ?
Non. Et sur terre, non plus. Mon compagnon, Vincent Colliard, qui réalise le programme Crossing the 20 Largest World Glaciers dans le cadre du projet IceLegacy.com, m’a expliqué qu’il retrouvait, en parcourant les glaciers, des pellicules de suie. Tout ce qu’il croise à la surface de la glace, par exemple en Alaska, est à 90 % d’origine extérieure, en provenance du Mexique, des États-Unis et du Canada.

Que voit-on au cœur de la vague ?
(Rires.) Ses copains en train de lever les bras sur la plage et de crier parce qu’ils sont contents, parce que c’est beau. C’est ma vision et ma figure préférées, même au cœur de l’ultraviolente vague Teahupoo à Tahiti.

Laquelle de vos qualités pourrait peut vous mettre en danger, vous submerger ?
L’ego. Vouloir aller chercher quelque chose au-delà de ses capacités. J’essaie de jouer « gentiment » entre l’envie et la raison.

Dans les pires situations, à quoi pensez-vous ?
Je pense à un espace d’herbe bien douce et fraîche, à un petit rayon de soleil du matin, au petit déjeuner avec mon amoureux, et je me dis qu’il faut tenir le coup, survivre, parce que c’est ce qu’il y a de plus beau.

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icelegacy.com

vincentcolliard.com

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