Looking for glamour

Qu’est-ce que le « glamour » ? Est-il seulement incarné par Greta, Rita, Lana, Marilyn, Grace et les autres qui, avec leur sex-appeal sophistiqué, n’ont jamais quitté le devant de la scène, les tapis rouges et les montées des marches ?

 

Judith Spinoza

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« Je représente à la fois la magie, la gloire et le rêve. J’incarne la féminité maximale sur écran ou papier glacé. Mon rouge ne coule pas, ma silhouette est callipyge. J’ai la pose provocante, mais dispose d’un blanc-seing total. Ma naissance est liée à celle de certaines stars hollywoodiennes. Mon âge d’or se situe entre les années trente et soixante. Vous voulez toutes me ressembler alors que je suis en train de disparaître. Je suis… je suis ? » Glamour, bien sûr…

Avec le Festival de Cannes, on va en souper, alors qu’on avale déjà ses contrefaçons toute l’année. Mot fourre-tout, mot modèle, cet adjectif a totalement été vidé de sa substance. On en use et abuse, jusqu’à l’avoir marié avec d’autres termes. Le glamping (contraction de « glamour »
et de « camping ») a signé son arrêt de mort, si bien que l’on peine à revenir à la substance du qualificatif qui servit de titre en 1934 à l’un des films de William Wyler, auteur de Vacances romaines et de Ben-Hur. C’est dire si ce mot est chargé.

Si vous tapez « glamour » sur Internet, c’est d’abord le magazine du même nom qui arrive en pole position, et non une icône de cinéma. Un peu plus loin, sur Wikipédia, vous pouvez lire : « Le terme “glamour” désigne une beauté sensuelle, pleine de charme et d’éclat, caractéristique de certaines vedettes féminines de Hollywood. Quelqu’un de glamour est à la fois suave, sexy, chic, et souvent délicatement à la mode… » Dans la rubrique « Vocabulaire apparenté par le sens »
s’affichent « sex-appeal » et « pou pou pidou ».

Or, non, le glam n’a rien de « pou pou pidou ». Non, on ne décide pas « de se faire un style glamour », ni de se « glamouriser ». Tout comme n’est pas glamour ou glamorous ce qu’on trouve sur Instagram sous le même hashtag (en général bouche vulgaire, cambrure tout sein devant) . Les beautés glacées ou torrides – Lauren Bacall, surnommée « The Look », Elizabeth Taylor,
« l’Impératrice de Hollywood », Ava Gardner ou Kim Novak – disposaient de ce truc en plus. Un supplément de corps et d’âme, différenciant la starlette de la star, la célébrité de la gloire, le cliché de l’incarnation, le film du chef-d’œuvre. « Glamour » entretient, aujourd’hui encore, l’exacte étymologie du mot – qui n’est pas un anglicisme, mais un dérivé du moyenâgeux « grimoire », qui s’écrivait alors « gramaire ». Emprunté au XIVe siècle par les Britanniques, « grammar » est transformé, début du XVIIIe, en « glamour » par les Écossais, désignant un être surnaturel capable de changer de forme.

Voilà donc une attitude, une grammaire qui dépasse le simple stéréotype de la pose. Une formule magique, une incantation, un charme polymorphe. Être glamour est une syntaxe subtile, un ensorcellement de créature, devenue celle du cinéma, qui conduit à l’attraction fatale et – si on l’ampute de deux lettres – à l’amour. L’amour du septième art ?

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