Pimpe ton entrejambe

Chaque mois, le professeur Goldsechs aborde un pan de la sexualité. Nouvelles tendances, pratiques inconnues, expériences étonnantes : tout est bon pour se libérer de ses mauvaises habitudes érotiques.

 

Professeur Goldsechs

Il suffit de se promener dans les rues de New York ou de Los Angeles pour saisir l’essence du phénomène. Votre délicate ride du lion, vos légers cernes occasionnés par le décalage horaire, votre nez remarquablement aquilin et vos incisives poétiquement désordonnées vous font passer pour l’odieux Chaval du Germinal de Zola : si la chirurgie esthétique est largement partagée dans nos contrées, elle est poussée à un tel point sur le continent américain que la standardisation physique apparente nos petits défauts d’Européens à d’ignobles quasimoderies.

Mais il y a pire. Au pays des « duck faces », des cheveux lisses et des dentitions aussi parfaites qu’un clavier de Steinway & Sons, la transformation physique s’attaque désormais à ce qui se trouve sous la ceinture, au plus grand bonheur d’apprentis sorciers proposant un nouvel éden sexuel.

Si la sexualité est parfois une bonne occasion de se replonger dans les délices de la géométrie (calcul de la longueur, définition de la circonférence, rapports de masse, et on en passe…), oublions l’allongement du pénis, trop banal, et en perte de vitesse partout dans le monde, ou le lipofilling, aussi connu sous le nom de « Brazilian Butt Lift », qui permet à chacune de se rêver un destin à la Kim Kardashian, et arrêtons-nous sur des pratiques autrement plus abracadabrantesques.

Le blanchiment du pénis, par exemple. En Thaïlande, même si elle est vivement déconseillée par le ministère de la Santé, la pratique est en forte expansion pour lutter contre la différence de teinte de l’épiderme du corps et de son extension intime, naturellement plus foncée. Mais attention, tout est affaire d’infime dosage : par exemple, un blanchiment trop radical vous ferait passer pour un transsexuel récemment opéré, ce qui serait fâcheux dans un pays où les ladyboys, qui foisonnent, passent aussi pour des rebuts de la société.

Cependant, la grande tendance de la chirurgie esthétique sexuelle, c’est la « réjuvénation » du sexe, ou plutôt des sexes, puisque le phénomène touche aussi bien les mâles que les grandes filles. Prenez la vaginoplastie : cette opération, qui consiste à se faire resserrer le vagin pour éprouver plus de sensations au moment où le loup entre dans la bergerie, nécessite la dissection des muscles du périnée et l’injection de graisse. À défaut de jeunesse, on nage en plein érotisme…

Ce n’est rien lorsqu’on compare cette opération aux deux hits des interventions sexuello-esthétiques : la nymphoplastie et le lifting du scrotum. La première vise à réduire la taille des petites lèvres pour que « le jambon ne dépasse pas du sandwich », comme me le disait dernièrement un confrère dans un moment d’intense lyrisme. Le deuxième consiste à éviter le désagrément bien connu du curé de Camaret, puisqu’il s’agit d’amoindrir le sac cutané dans lequel reposent les testicules.

On vous fera grâce des détails accom-pagnant le ballet des bistouris nécessaires à ces transformations pour finir en beauté sur la plus inattendue de ces nouvelles pratiques : le blanchiment anal (vous avez bien lu !). Pour lutter contre la mélanine qui se concentre le plus fortement sur l’anus, et donc harmoniser la couleur de la zone à celle du corps, cette opération, réalisée au laser ou à base de crèmes riches en hydroquinone, fait un tabac en Californie où 23 % des femmes y auraient déjà eu recours, « copiant » ainsi les stars du porno à l’anus étincelant. Mon conseil : face à ces injonctions dispendieuses et très risquées pour certaines (le blanchiment anal peut entraîner des dommages au foie et des problèmes thyroïdiens à cause de la toxicité de certaines crèmes), refusez la standardisation de l’entrejambe et dites « oui » à toutes les poésies qu’offre votre corps. Y compris celle émanant de votre endroit le plus intime. Bonne fin d’année à tous !

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