Vous êtes artiste, mais également chercheur et enseignant à l’UCLA (University of California, Los Angeles) en design média. Votre approche artistique consiste à utiliser l’intelligence artificielle dans l’art en mélangeant art, tech et sciences. Qu’avez-vous voulu retranscrire de Hennessy ?
J’ai cherché à transformer le moment de création d’une eau-de-vie lors d’un comité de dégustation en un espace liquide.
En quoi Infinity Room est-elle une œuvre « immersive » ?
C’est un cube parfait de quatre mètres sur quatre mètres, dans lequel flottent des fluides. Dans cette œuvre poétique, l’expérience est guidée par l’émotion et le principe d’immersion au cœur de l’héritage Hennessy. J’y ai, en quelque sorte, rendu visible l’invisible.
Ces « fluides animés » retranscrivent les émotions du comité de dégustation qui se réunit tous les matins à onze heures dans le grand bureau autour d’un rituel immuable… Comment avez-vous procédé ?
Je suis allé à Cognac pour tenter de décrypter l’héritage sensoriel de Hennessy en analysant les données des six membres du comité. Durant quatre jours, j’y ai enregistré toutes les informations (activité du cerveau ; battements de cœur ; température ; conductivité de la peau) de ses membres en train de goûter les eaux-de-vie ; ensemble d’abord, puis individuellement. La data récoltée a pris la forme de fluides en mouvement dans le cube.
Quelles ont été les étapes de création de cette mémoire sensorielle ?
Il y en a trois : récolter la data (trois à quatre jours) ; analyser ces informations (six mois) ; ensuite leur donner forme. Je suis entouré d’une équipe de quatorze personnes (scientifiques ; analystes ; développeurs ; etc.) qui m’aident à analyser les données, puis à les transformer en une sculpture.
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