Alexis Pinturault, un champion qui court après le globe

À 26 ans, Alexis Pinturault est en tête du classement général de la Coupe du monde. Le champion de ski, qui lutte pour le gros globe de cristal après sa médaille de bronze du super-G aux Mondiaux de Cortina ce jeudi 11 février, se livre sur sa vie et sa passion, devenue son métier. Rencontre.

Olivia de Buhren

À quoi ressemble la journée type d’Alexis Pinturault ?

Une journée hivernale est avant tout très organisée. Je me lève à 7h puis je pars m’entraîner dès 8h. La séance de ski se déroule jusqu’à environ 9h30-10h. En fin de matinée, avec les entraîneurs, nous analysons les vidéos puis nous déjeunons. Vers 15h, le moment est consacré aux étirements et à la mobilité. Dans la foulée, le kiné s’occupe de moi, de mon corps, pour une heure de soins et de récupération. Après une bonne journée, nous dînons tous vers 19h30 puis direction nos lits pour être en forme le lendemain.

Quelle qualité a pu se retourner contre vous ?

Être pointilleux. Je peux avoir tendance à trop en faire. J’ai pu commettre des fautes à des endroits stratégiques où il ne fallait pas en rajouter.

Parmi vos défauts, quel est celui qui a joué en votre faveur ?

Être perfectionniste peut être parfois un défaut, mais dans le sport, il s’agit souvent d’une grande qualité.

Quelles victoires ont le plus de saveurs pour vous, et pourquoi ?

Forcément, les victoires aux championnats du monde ou aux Jeux Olympiques procurent des saveurs particulières. Elles se révèlent disputées et pleines d’enjeu.

Racontez-nous votre plus grosse frayeur ?

Elles sont nombreuses, mais la plus grosse, je pense que c’est lors de ma première participation à la mythique descente de Kitzbühel en 2013, au moment de passer la ligne d’arrivée, en « tendant la main » de façon à arrêter le chrono le plus vite possible. À cet endroit, notre vitesse atteint plus de 140 km/h et m’a fait vriller. Je ne suis pas passé loin d’une chute impressionnante.

Dans les moments d’échecs comme dans les victoires, à qui pensez-vous ?

À moi-même, à mon équipe et à mes proches qui me soutiennent. Autour de moi, il y a une grosse machine qui travaille dur pour que je sois performant. Lorsque c’est difficile, je pense aux erreurs que j’ai commises et quand je gagne, j’essaie de savourer ces moments sereinement.

Quelle erreur ne commettrez-vous plus jamais ?

L’erreur de ne pas assez communiquer. Il y a eu un moment, dans ma carrière, où je gardais tout pour moi. J’avais du mal à m’exprimer quand ça n’allait pas, certainement par pudeur. Je sais maintenant avec l’expérience qu’il faut extérioriser pour résoudre au plus vite les problèmes du moment et ne pas les accumuler.

Quelles sont les partenaires qui vous accompagnent dans toutes vos descentes et pourquoi ?

Je ne travaille qu’avec des marques dont je me sens proche. Head, Bollé, Leki, Colmar et Richard Mille me permettent de donner le meilleur de moi-même en répondant aux exigences du ski de haut niveau. Ils n’ont de cesse de s’adapter à mon côté perfectionniste et de développer les matériels les plus performants. Red Bull, quant à eux, ils m’apportent un véritable soutien logistique.

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En qui ou quoi croyez-vous vraiment ?

Je suis quelqu’un de très terre à terre, je ne suis pas superstitieux. Je crois en ce que je vois et en moi-même.

Donnez-nous 3 bonnes raisons de préférer skier à Courchevel plutôt qu’ailleurs ?

La taille du domaine skiable, la diversité et l’ensoleillement des pistes et bien évidemment les excellents restaurants.

Comment vous êtes-vous adapté à la situation sanitaire, très « montagnes russes » ?

On essaye au maximum de vivre au jour le jour, sans se projeter trop loin car nous savons que tout peut changer subrepticement. Aujourd’hui, les masques et les distanciations sociales font partie d’un quotidien auquel nous nous sommes adaptés.

Si je n’aime pas le ski, que me préconisez-vous comme activité à la montagne ?

Que l’on skie ou non, la montagne fait un bien fou à tout le monde. Je vous recommande la randonnée en raquettes et pour ceux qui recherchent un peu plus d’action, je leur conseille de se lancer dans la motoneige ou ski-doo.

Quel itinéraire nous conseilleriez-vous au sein du fantastique domaine des 3 Vallées ?

Au départ de Courchevel, j’aime beaucoup prendre la direction du Praz. Arrivé au sommet de la Saulire, vous admirez le magnifique paysage puis vous redescendez par la piste Mauduit, côté Méribel, pour une belle balade assez facile. Ensuite vous retournez à Courchevel par le col de la Loze.

Nos lecteurs cherchent une piste, LA piste toujours plus ceci, plus cela… Pouvez-vous les mettre sur la bonne piste ?

À Courchevel, la piste la plus exigeante est la Combe des Pylônes ; la plus fun, les Suisses ; la plus enchantée, les Creux.

À la montagne, nous sommes tous fan de raclettes, diots… Avez-vous une recette à nous partager ?

J’avoue que je ne suis pas très friand de spécialités savoyardes. Le fromage n’est pas à mon goût. Alors si je devais choisir, je pencherais plutôt pour une bonne fondue aux truffes.

Avez-vous une adresse secrète de bons produits savoyards ?

Si vous aimez le fromage et les truffes, alors allez découvrir le restaurant La Saulire, place du Rocher dans le centre de Courchevel 1850.

Pouvez-vous nous conseiller où aller « dormir dans le paradis blanc » ? Et si nous avons la chance de pouvoir veiller, donnez-nous vos adresses coups de cœurs pour un dernier verre, voire même danser ?

Évidemment, l’endroit où j’aime passer mes soirées, c’est chez moi, à l’hôtel Annapurna, tenu par ma famille depuis des générations. La vue est splendide, le restaurant délicieux et on s’y sent bien. N’hésitez pas à venir me voir.

Un mot sur le championnat du monde 2023 ?

Les championnats du monde de ski alpin Courchevel Méribel 2023, ce sera chez moi, dans ma station, et donc c’est un rêve que de pouvoir vivre un tel évènement. Ce sera unique !

Comment vous imaginez-vous dans 10 ans ?

Je pense que je ne serai plus dans le circuit… Alors, je me vois avec des enfants, une famille heureuse et unie. J’aimerais profondément pouvoir continuer l’histoire familiale et pourquoi pas créer mon propre hôtel avec ma femme.


Toute première fois

Quel a été votre tout premier souvenir sur les pistes ?

Je me souviens des descentes devant l’hôtel familial sur le petit téléski de La Ferme. J’aimais dévaler cette piste bleue le plus vite possible.

La toute première fois que vous vous êtes dit « je vais devenir skieur pro » ?

Lorsque j’ai remporté mon premier titre de champion du monde junior en 2009. Ce jour-là, j’ai vraiment réalisé que je pouvais devenir un skieur professionnel.

Où avez-vous mis votre toute première médaille ?

Aucune idée, ma mère l’a sûrement gardée dans un carton au grenier !

Quelle est la toute première personne à qui vous avez dit merci ?

Sûrement mes parents. J’ai dû les remercier de m’avoir permis de m’épanouir dans le sport et de devenir aujourd’hui l’homme que je suis.

alexispinturault.com

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