Le green burn out, cette charge mentale écologique

Le green burn out, ça ne vous dit rien ? Après la charge mentale « classique », voici le nouveau mal des femmes : la charge mentale écologique.

Judith Spinoza

Étrange comme ce qui n’était qu’une couleur, est devenu un concept. Depuis la prise de conscience écologique, le vert s’est mué en green. Du greenfriendly au greenwashing, pas un jour sans qu’on nous enjoigne de faire attention à son bilan carbone, à ce qu’on consomme ; bref, à la manière dont on devrait se mettre au vert.

Troquer la voiture pour le vélo ou le scooter électrique, consommer local et de saison passe encore. Mais quand il s’agit de faire ses courses en évitant le plastique, de se lancer dans la confection DIY de produits ménagers ou de son dentifrice ; bref, de se plier à l’injonction écologique sous prétexte qu’être parfaite, c’est aussi être green, ça devient plus compliqué.

Défi green jusqu’au burn out

On frise le burn out, « on », étant les femmes. Elles qui, en 2019, restent 75% en Europe (Ifop) à s’occuper des tâches ménagères et se retrouvent en première ligne pour relever le défi d’exemplarité. Ben oui, à ce qu’il paraît, être écolo, c’est réservé aux gonzesses…

Imaginez devoir confectionner votre lessive – il ne vous faudra pas moins de 4 ingrédients à chauffer, tiédir, refroidir, mixer. De quoi plomber le week-end. Imaginez devoir préparer des petits plats, uniquement à partir de produits non transformés ou bios ; baisser drastiquement votre quantité de déchets ; partir à la chasse au plastique, toujours avoir une foule de tote bag dans son micro sac en cas d’un passage impromptu au supermarché et je ne sais quoi encore, tout ça, alors que vous êtes déjà noyée par la conciliation du travail et des enfants.

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Lentement, le vœu pieu d’une vie plus verte s’est mué en enfer chronophage et culpabilisant. En dictature du quotidien. Étrangement, du côté des hommes, le bicarbonate de soude, le tri des ordures ou l’usage du sac en toile, en un mot l’adéquation entre la conscience écolo et les pratiques de consommations quotidiennes, ont du mal à s’imposer.

Moins d’empreinte carbone chez les femmes

De nombreuses études démontrent que les femmes jettent moins, recyclent plus et laissent moins d’empreinte carbone. La raison ? D’un côté, l’altruisme des femmes et de l’autre, la crainte d’une image dévirilisée des hommes comme le constate une étude américaine dès 2017.

Le green burn out, c’est donc bibi qui en écope. Faudrait être une fée du green mais PAS polluée par le green, alors que c’était déjà assez compliqué d’être une superwoman.

D’être, comme ironise si bien Virginie Despentes, un idéal, la case green en plus. « (…) séduisante mais pas pute, (…) maman épanouie, mais pas accaparée par les couches et les devoirs d’école, bonne maîtresse de maison, mais pas boniche traditionnelle, (…), celle qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, celle à laquelle on devrait faire l’effort de ressembler, à part qu’elle a l’air de s’emmerder pour pas grand chose, de toute façon, je ne l’ai jamais croisée, nulle part. » Comme elle, « je crois bien qu’elle n’existe pas ».

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