«Notre incubateur est la seule structure entièrement dédiée aux start-up du monde du vin»

Aux yeux de Bernard Magrez, homme d’affaires aux 42 vignobles, le monde du vin a besoin de bonnes idées. Pour les soutenir et leur permettre de se développer, il a lancé un incubateur à start-up liées au vin à Bordeaux.

La rédaction

Pourquoi avez-vous créé un incubateur de start-up destiné aux vins ?

Avec cet incubateur, nous cherchons à prolonger la mission de mon entreprise. La création d’un incubateur relève exactement de ce même projet de vie. Nous le faisons avec les artistes au sein de notre Institut culturel, ainsi qu’à travers la gestion de notre orphelinat en Thaïlande et notre important soutient annuel à l’Institut de cancérologie Bergonié à Bordeaux ; et d’autres bien sûr, comme l’acquisition il y a 10 ans d’un violon Stradivarius et autres instruments de grande valeur, confiés à des concertistes particulièrement doués qui méritent qu’on les aide. Aider l’autre, aider les autres c’est notre engagement sans dévier aucunement.

Cet incubateur Bernard Magrez start-up win inscrit votre entreprise dans une démarche scientifique…

L’incubateur trouve sa place dans le prolongement du travail réalisé par notre pôle scientifique, créé il y a quatre ans au sein de notre entreprise. Cette cellule, qui mène des projets de recherche et de développement, travaille, entre autres choses, sur l’utilisation des robots et des drones. Aujourd’hui, le monde du vin a besoin de bonnes idées, si ce n’est que pour diminuer l’importance des changements climatiques.

Vous êtes-vous inspiré de structures existantes en France ou à l’étranger ?

Notre incubateur est à ma connaissance la seule structure entièrement dédiée aux start-up du monde du vin. Sa deuxième singularité est liée à sa localisation : 99 % des incubateurs sont implantés en milieu urbain. Ici, au relais du Pape Clément, nous sommes dans un environnement naturel, entre vigne et forêt. C’est idéal pour l’activité professionnelle de toutes ces jeunes entreprises.

Qui sont les entrepreneurs que vous accueillez au sein de votre incubateur ?

La plupart d’entre eux ont une trentaine d’années, certains ont plus de 40 ans. Certains sont issus des filières de la viticulture ou de la viniculture ; ils sont parfois ingénieurs agronomes. D’autres viennent du monde numérique ou du secteur du commerce. Ils ont en commun une vision très internationale. En général, les gens qui créent leur start-up sont tous des passionnés. Hélas, peu d’entre eux réussissent, même si leur idée est bonne. Parmi ceux qui échouent, la plupart ne le méritent pas. Nous devons les aider à réussir.

Comment sélectionnez-vous les start-up accueillies dans votre incubateur ?

Le premier appel à candidature a été publié sur Linkedin et il a obtenu un énorme succès. Puis un comité, composé de cinq intervenants extérieurs à l’entreprise – des professionnels du secteur de l’innovation – et de quatre membres de l’entreprise, s’est chargé de me proposer leur sélection. 32 start-up ont ainsi été choisies en 2020. Beaucoup sont françaises, mais nous accueillons aussi une entreprise tchèque, des Américains et autres pays.

Sur quels types de projets travaillent-ils ?

Les projets sont très variés. Une société développe un dispositif amovible de mise à l’abri des rangs de vignes pendant les pluies et les événements climatiques extrêmes. Une autre a mis au point une LED chauffante infrarouge qui empêche la formation du gel. Une autre est spécialisée dans la mesure de la notoriété des marques sur les réseaux sociaux…

Quelle aide apportez-vous à ces start-up au quotidien ?

Nous sommes des guides. Notre mission est de les mettre en relation avec des ingénieurs, avec les banques, nous leur donnons des conseils pour trouver la bonne structure juridique. Nous les aidons dans la gestion de leur entreprise et dans leurs relations publiques. Nous les parrainons et nous discutons de leur projet avec eux. Certains comprennent alors qu’ils doivent modifier leur plan pour s’adapter à la réalité économique. Tout cela peut durer 12 mois ou plus.

Mettez-vous en pratique les solutions proposées par ces start-up ?

L’entreprise Bernard Magrez et ses 42 vignobles en France dont 8 dans d’autres pays se montrent disponible pour servir de terrain d’expérimentation à ces start-up, nombreuses évoluent dans la disrupture.

Qui finance cet incubateur ?

L’entreprise Bernard Magrez finance seule cet incubateur, sans l’aide de personne, sans subvention, de façon complètement libre. Il en est de même pour notre institut culturel.

Dans le cadre de levées de fonds éventuelles, souhaitez-vous entrer au capital de ces sociétés ?

Nous y sommes ouverts. Mais cela reste le choix des intéressés. Nous n’imposons rien.

Qu’est ce que l’incubateur apporte à l’entreprise ?

Toutes ces start-up nous transmettent une énergie et une passion folle. Cela nous donne encore plus envie d’innover. Nous y rencontrons de très beaux projets disruptifs, il y a une belle exemplarité et complémentarité.

Lire aussi : Bernard Magrez : «Ma vie, c’est la revanche en permanence»

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