Après une joie d’assez courte durée du temps du règne éclair d’Antonin Bonnet, l’île Saint-Louis était retombée dans sa torpeur gastronomique, entérinant le constat que le plus vieux quartier de Paris n’était décidément qu’une carte postale à touristes. Après 18 ans passés chez Laurent, institution étoilée du Triangle d’or, voici Alain Pégouret qui débarque, entraînant dans l’aventure ses deux seconds et ses producteurs de compètes.
En mode décomplexé et après avoir ripoliné vite fait bien fait ce qu’il fallait pour se mettre au boulot illico. Trois semaines à peine après le dernier coup de pinceau, les assiettes présagent un bel avenir : c’est généreux, comme ces morilles de pleine saison dans leur « simple » jus au vin d’Arbois ou ce cabillaud nacré à la cuisson exemplaire, avec avocat, coriandre, mangue et coco pour le « pschitt » de fraîcheur. Le chef maîtrise la pâtisserie, alors on en profite : chocolat à l’infusion de gingembre, citron vert et feuille d’or. Même à midi, les petites assiettes et l’addition au comptoir font la différence.
Pourquoi on y va ? Pour jouer nous aussi les touristes, cet été, sans rester affamés.
Carte : environ 100 €.