Cognac is back

L’eau-de-vie charentaise ne manque pas d’idées pour faire (re)découvrir dans l’Hexagone le cognac sous toutes ses formes. En cocktails, à table, en fine à l’eau, sur glace, sans compter les beaux coffrets et éditions limitées, tout est bon pour jouer le made in France dans le verre. 

Frédérique Hermine

Alors que plus de 200 millions de bouteilles de cognac sont expédiées dans le monde entier, les Français préfèrent encore d’autres spiritueux. On dégustait pourtant du cognac chez Victor Hugo, Alexandre Dumas, Proust, Talleyrand… À l’instar du Cosmopolitan au succès foudroyant grâce à Sex and the City, le spiritueux charentais rêve d’une série ou d’un film qui remettrait le breuvage au goût du jour.

Bien sûr, les grandes marques de cognac se sont vite tournées à partir des années 70 vers l’Amérique, puis l’Asie, pour trouver des amateurs de beaux flacons à bouchons dorés ; les uns choisissant de boire plutôt de jeunes cognacs en cocktails, les autres préférant les XO à table ou en cadeau.

Visites au « paradis »

Il s’agit désormais de relancer l’intérêt dans l’Hexagone pour l’eau-de-vie charentaise grâce au « spiritourisme », aux cocktails et aux expériences d’accords mets-cognacs. Les « paradis » charentais, entre vieux tonneaux et murs noircis, ont ouvert leurs portes ; les Maisons ont créé des musées ultramodernes, des parcours olfactifs et des mises en scène interactives ; elles participent à des festivals et font rêver de plus en plus de visiteurs. Bartenders et mixologues ont redécouvert ces dernières années l’eau-de-vie charentaise en voulant promouvoir davantage de produits made in France.

On constate même un retour du Sidecar et du Sazerac, qui ont fait les beaux jours des bars à cocktails des années folles. « Le cognac a été le premier spiritueux à travailler avec les cocktails au début du XIXe siècle, rappelle Christophe Valtaud, maître de chai de Martell. Il faut le faire vivre en étant capable de se réinventer ; de suivre les tendances ; en travaillant avec des mixologues talentueux pour une utilisation plus moderne en cocktails, celle qu’en font tous les marchés au monde. »

L’application Cognac Pairing fournit désormais moult idées d’accords à table. Chez Hennessy, le maître de chai Renaud Fillioux de Gironde vient de s’associer avec le boucher star Hugo Desnoyer pour inciter à découvrir le XO avec un onglet de bœuf maturé.

Découvertes tous azimuts

Le cognac s’est enfermé dans un cahier des charges draconien. Il doit être obligatoirement élevé trois ans en fûts de chêne n’ayant contenu que du vin ou une eau-de-vie de vin pour pouvoir afficher « cognac » sur l’étiquette. « Il ne peut donc pas profiter comme les whiskies et les rhums de l’engouement pour les finishs et doubles vieillissements dans des fûts de bourbon, sherry ou autre », regrette Alexandre Gabriel de Cognac Ferrand.

C’est pourtant la diversité qui suscite la curiosité. Producteurs et Maisons jouent donc avec les cépages, les différentes chauffes de tonneaux et la nouvelle catégorie XXO (plus de dix ans) ; qui reste néanmoins réservée à l’ultraluxe. Le regain d’intérêt vient aussi du packaging avec de nombreux coffrets en édition limitée.

« Aujourd’hui, il faut surtout de la pédagogie, et c’est un travail de longue haleine, insiste Alexandre Gabriel. On ne fera redécouvrir le cognac en France qu’en multipliant les ateliers de dégustation ou de cocktails ; les séminaires ; les visites de vignoble ; en expliquant comment est faite cette eau-de-vie qui vient à 100 % de Charente. Il faut en faire une fierté nationale, comme les Américains le font avec le bourbon. À chaque rencontre avec le cognac, les consommateurs repartent avec des étoiles dans les yeux et aiment ça ; c’est encourageant. »


Diversifier les offres

Rémy Martin XO Limited par Atelier Thiery

L’iconique carafe ronde XO revisitée avec une sérigraphie du médaillon en émail rehaussée à la feuille d’or par l’atelier de dorure parisien, également labellisé Entreprise du Patrimoine Vivant. 24 exemplaires numérotés.

Prix : 215 € à La Grande Épicerie.

Ferrand Renegade Barrel N° 3

Alexandre Gabriel, amoureux de la Grande Champagne, collecte les archives et travaille sur le patrimoine charentais, notamment avec cette nouvelle « eau-de-vie de vin » d’ugni blanc distillé en alambic charentais, à 48,2 %, en double vieillissement en fûts de cognac Ferrand et de rhum jamaïcain. Sur l’étiquette, un hommage à Louis Ferrand qui a beaucoup œuvré pour faire connaître ses cognacs sous le règne de Napoléon III.

Prix : 95 € chez les cavistes.

Hennessy VS Vanilla French

À l’occasion du lancement de l’édition limitée Hennessy Very Special par le duo d’artistes français Les Twins (53 €), la Maison a confié au mixologue Clément Faure la création de deux nouveaux cocktails. Parmi eux, le Vanilla French est à base de 5 cl de cognac Hennessy VS ; 1,5 cl de sirop de vanille ; 2 cl de liqueur de fleur de sureau ; 2,5 cl de jus de citron vert (à shaker sur glace) ; à rallonger de 3 cl de ginger beer.

Lire aussi : Cognac : notre sélection pour approfondir ses connaissances

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