Le musée Carnavalet redevient l’âme de Paris

Le musée Carnavalet rouvre ses portes le 29 mai ! C’est un événement considérable, car il faut bien le dire : malgré son faste et la richesse de ses collections, l’établissement consacré à l’histoire de Paris faisait partie des oubliés sur la carte des musées de la capitale.

Raphaël Turcat

Quatre ans ! Il aura fallu quatre ans d’innombrables coups de pelles, de pioches, de pinceaux aux mains de huit corps d’état (trois pour le bâtiment, cinq pour la muséographie), et 46 millions d’euros investis afin de réveiller cette belle endormie et redonner un nouveau lustre à ses 4300 m2 de surface d’exposition.

Le musée Carnavalet va prochainement rouvrir ses portes, et c’est un événement considérable, car il faut bien le dire : malgré son faste et la richesse de ses collections, le mastodonte de la rue de Sévigné, consacré à l’histoire de Paris, faisait partie des oubliés sur la carte des musées de la capitale, à l’ombre du centre Pompidou, du musée d’Art moderne, du palais de Tokyo ou de la Fondation Louis Vuitton.

Un pan d’histoire de Paris

« Ces travaux ont permis de retrouver la magnificence de deux hôtels particuliers datant de la Renaissance et de l’époque classique et de souligner la qualité des espaces d’exposition aménagés au XIXe siècle », explique Valérie Guillaume, directrice du musée Carnavalet – Histoire de Paris et conservatrice générale du patrimoine.

Imaginé en 1866 par Georges-Eugène Haussmann pour y raconter l’histoire d’une ville qu’il était en train de raser à 65 % pour en faire la cité moderne que nous connaissons aujourd’hui, le musée Carnavalet voit le vent de la modernité souffler sur son impressionnante histoire.

« S’attaquer à la restauration d’un musée comme celui-ci, ce n’est pas monstrueux mais passionnant parce qu’on s’attaque à un pan d’histoire », témoigne François Chatillon, dont le cabinet Chatillon Architectes, déjà à l’œuvre pour le Grand Palais, l’école des Beaux-Arts ou le château de Chambord, s’est chargé du projet.

Parcours chronologique

La mise en scène assurée par l’agence NC (Nathalie Crinière) et certains aménagements intérieurs, comme les escaliers monumentaux et en porte-à-faux, par l’agence norvégienne Snøhetta, font un effet bœuf, comme si rien n’était trop beau pour une ville aussi agitée et indomptable depuis la fin du XVIIIe siècle – quatre révolutions en moins de cent ans !

« Malgré son histoire et la richesse de ses collections, Carnavalet n’était pas un musée dont on tombait amoureux, on y allait une fois et puis c’était fini, continue François Chatillon. Là, avec le parcours chronologique, les salles consacrées aux différentes révolutions et les différentes passerelles pour emprunter des raccourcis dans le temps, il devient un musée à découvrir par petits pans, à son rythme, où il fera bon revenir. »

Se rendre à Carnavalet ne consiste donc pas à « aller au musée » pour se distraire et s’instruire mais à vivre une expérience immersive hors du commun. Une immersion rendue encore plus efficace avec l’impeccable restauration de multiples period rooms : le salon d’Uzès par Claude-Nicolas Ledoux, la bijouterie Fouquet réalisée en 1901 par Alfons Mucha, le salon du Café de Paris par Henri Sauvage ou la salle de bal de l’hôtel Wendel peinte par José Maria Sert en 1925… Le passé, c’est maintenant.

Musée Carnavalet, 23 rue de Sévigné, 75003 Paris.

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