Les 6 commandements de l’amateur de whisky

Savoir déguster un whisky, c’est tout une histoire : malgré sa popularité, la boisson écossaise reste une grande inconnue pour la majorité. Sur son site Elite Selection, Michel Firino Martell dévoile de très grandes bouteilles du précieux breuvage et donne ici ses conseils avisés.

Raphaël Turcat
Michel Firino Martell

1. Ce que tu bois tu le géolocaliseras

S’intéresser au whisky, c’est faire un grand plongeon dans un atlas mondial. À tout seigneur tout honneur, l’Écosse, à l’origine du breuvage, domine le monde grâce à un savoir-faire et un terroir incomparables. « Les whiskies écossais sont les plus grands du monde, confirme Michel Firino Martell,
à la tête d’Elite Sélection. Ce sont des whiskies riches, délicats, tourbés, terreux, fumés, qui sont en grande majorité d’excellente facture. Pour les néophytes, je conseille un blended whisky léger de dix ou douze ans d’âge plutôt qu’un single malt à la structure plus complexe. » Mais les Écossais ne sont pas les seuls. Les Irlandais, eux aussi maîtres en la matière, les talonnent. Les Japonais font mieux que tirer leur épingle du jeu depuis une dizaine d’années, devançant les whiskies américains et australiens. Quant aux Français, s’ils ont le vent en poupe et que l’effort est réel, l’essai reste à transformer.

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2. Aux tendances tu t’intéresseras

Le whisky, c’est comme la mode (ou presque) : son monde est régi par des tendances. Celle du moment ? Le sherry cask ou fût de xérès. Oui, le xérès, cet alcool que même nos grands-mères ont oublié et que l’on pourrait comparer à un pantalon en Tergal infroissable, pour filer la métaphore de la mode. Eh bien, le xérès renaît sur nos palais grâce à ce bon vieux sky. Vieilli dans des fûts imbibés de cette eau-de-vie andalouse, le whisky y gagne en rondeur, en douceur, s’enrichit de notes de tabac qui allègent la teneur d’alcool en bouche. Une tendance aussi dure à ignorer que la vague vintage qui submerge nos placards.

3. Ton moment de dégustation tu choisiras

Pour un professionnel, le meilleur moment de dégustation est à déconseiller à quiconque : 11h du mat’, lorsque le ventre est vide et que les papilles sont encore ultra réceptives. Pour les autres, l’apéritif du soir est plus conseillé. « Mieux vaut commencer par un whisky frais et léger, un blend de 5 à 7 ans d’âge, par exemple un whisky de grain très floral, léger et qu’on peut boire sur glace, explique Michel Firino Martell. Après, si l’on veut dîner au whisky, tout dépend des plats que l’on a cuisinés. Pour un poisson, je conseillerais un Islay malt pour son côté fumé et tourbé. Pour les viandes, Speyside malt ou un Highland malt, qui sont des whiskies plus complexes, boisés et robustes. » Enfin, pour le dessert, sortir des bouteilles plus puissantes et iodées, comme un Campbeltown malt, pour contrebalancer la force du sucre.

4. Le cocktail tu oseras

L’histoire n’a pas attendu l’arrivée des mixologues beaux gosses et tatoués pour mélanger le whisky à d’autres ingrédients. Le whisky sour (mélange de whisky, de jus de citron, de sucre et de blanc d’œuf) est né par exemple en 1766 ; le Manhattan (whisky, vermouth et angustura) a vu le jour en 1874 au Manhattan Club de New York lors d’une soirée organisée par la mère de Winston Churchill ; le Old fashioned (whisky, angostura et sucre) est apparu au club Pendennis de Louisville (Kentucky) en 1884. « On peut utiliser le whisky pour les cocktails mais comme il est mélangé à d’autres éléments, il vaut mieux utiliser un whisky d’entrée ou de moyenne gamme plutôt qu’un 20 ans d’âge », prévient Michel Firino Martell.

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5. Un glaçon ou un peu d’eau tu t’autoriseras

Boire son whisky on the rocks ou allongé d’eau n’est pas un sacrilège ! Les whiskies jeunes – entre 3 et 5 ans d’âge – y révèlent notamment tous leurs arômes et perdent très légèrement en teneur d’alcool. « C’est le meilleur moyen pour ouvrir toutes les palettes aromatiques de cet alcool, comme les épices, les notes de tabac ou le réglisse », confirme Michel Firino Martell. À bannir absolument : la glace pilée qui va noyer les arômes au lieu des les magnifier.

6. Le résultat tu savoureras

« Pour apprécier un whisky, il faut savoir le déguster. L’environnement est primordial pour éviter le parasitage extérieur, comme la musique trop forte ou les éclats de voix intempestifs. » Ensuite, il s’agit d’analyser son apparence : le futur whisky, incolore au départ, se teint lors de son séjour en fûts où bois et spiritueux vont échanger. Un whisky très clair sera presque toujours plus jeune qu’un autre plus sombre. Autre indice : des larmes épaisses et longues à retomber dans le verre indiqueront une concentration d’alcool élevée. À l’inverse, des larmes minces et rapides révèlent une texture plus fine et un degré d’alcool moins élevé.

Le nez, ensuite : « Il faut garder le verre à deux ou trois centimètres de son appendice nasal, imprimer un mouvement pour profiter de ses arômes, continue Firino Martell. Si vous ressentez une forte odeur d’alcool avant les arômes, cela indique que le whisky n’est pas vraiment de bonne qualité. En revanche, des arômes légers indiqueront un whisky de meilleure qualité. » Enfin, l’entrée en bouche oblige à la lenteur pour bien imprégner le palais des différentes saveurs, les milieux et les fins de bouche dévoilant des notes plus profondes, fumées, torréfiées.

Pour finir, savoir apprécier la longueur du breuvage, les dernières notes de miel, de boîte à cigares, de fruits, d’iode ou herbacées qu’il laisse comme un cadeau. Tout le contraire du binge drinking barbare.

elite-selection.com

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